Contrairement à ce que racontaient le Service de propagande français (créé en 1917) et les germanophobes alsaciens comme : Jean-Jacques Waltz dit Hansi, l’abbé Wetterlé et Henri Zislin, tous les Alsaciens ne détestaient pas les Allemands.
Il y a eu avant, pendant et après la guerre de 14/18, de nombreux mariages entre Vieux-Allemands et l’indigénat alsacien (termes officiels). Après la guerre, les Alsaciens et Alsaciennes qui contractaient de telles unions étaient déchus de la nationalité française comme le montre l’exemple ci-dessous. Les faits sont avérés, les noms ont été changés.
La stricte application de la théorie du droit du sang génère des situations absurdes :
Décembre 1920 : Réclamation de la Nationalité française au Tribunal de bailliage.
La demande est faite par Rudiger Schwob, né en Allemagne pour lui & ses enfants mineurs nés en Alsace. Rudiger est veuf.
Mars 1921 : Demande d’enquête de moralité sur la famille Schwob.
Lettre du sous-préfet au Commissaire spécial de police :
« Je vous prie de bien vouloir me renseigner sur les sentiments, l’attitude et la situation des requérants et me donner votre avis sur l’opportunité de leur naturalisation ».
Avril 1921 : Rapport d’enquête & réponse du Commissaire spécial de police.
Après une enquête de voisinage et sur les lieux de travail, il est constaté que la famille Schwob n’a aucun sentiment anti-français. La nationalité française peut être accordée.
Mars 1924 : Mariage de Rudiger Schwob avec l’Alsacienne Marie Elsasserin
Par son mariage, Marie est automatiquement déchue de la nationalité française et redevient citoyenne allemande.
Décembre 1924 : Naturalisation de Rudiger Schwob et de ses enfants.
Février 1925 : Demande de réintégration dans la nationalité française de Maria Elsasserin
13.02.1926 : Naturalisation de Marie Elsasserin, après avis favorable du préfet.
Qui dit avis favorable, dit enquête : si Marie avait eu des sentiments francophobes, sa demande aurait été rejetée.
(Avis du Préfet : la postulante est d’origine française. Réintégrée de plein droit dans la nationalité française, a perdu cette qualité par le mariage qu’elle a contracté en 1924 avec le sujet allemand Schwob Rudiger. Celui-ci entre temps est devenu français par voie de naturalisation, tandis que la requérante continue à être allemande. Dans ces conditions et étant donné que rien de défavorable ne peut être relevé contre la pétitionnaire, j’émets un avis favorable à sa demande de réintégration en proposant de lui accorder une remise de 19/20 des droits de sceau).
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