Dès l’occupation du Land Elsaß-Lothringen par l’armée française en 1918, ses citoyens sont triés selon des critères ethniques. Les indésirables sont expulsés en plein hiver avec 30 kilos de bagages et 10.000 marks de monnaie (5000 pour les célibataires). Leurs biens sont saisis pour être vendus aux enchères. Les magasins des frères Max et Moritz Knopf qui employaient des centaines de personnes sont mis sous séquestre. L’histoire se répètera en 1933 : la famille Knopf devra brader ses grands magasins situés en Allemagne.
Le 11 décembre 1918, Clémenceau, ministre de la guerre et président du Conseil fait parvenir aux tribunaux régionaux de Metz, Sarreguemines, Strasbourg, Saverne, Colmar et Mulhouse, une ciculaire autorisant le séquestre des biens des citoyens d’Alsace-Lorraine jugés indésirables. Ils sont expulsés sans pouvoir se défendre. Des dizaines de milliers d’usines, d’entreprises, de commerces et de maisons sont séquestrées, en attendant d’être vendues aux enchères.
« La mise sous séquestre des biens des sujets allemands, autrichiens ou hongrois ne procède point d’une idée de confiscation. Elle n’a ni ne doit prendre le caractère d’une mesure de spoliation. Elle est et doit demeurer de précaution et conservatoire ». (Journal officiel du 12/12/1918)
Le 17 avril 1919, les biens séquestrés ennemis (sic) peuvent être vendus. Des sommes colossales vont entrer dans les caisses de l’État pour payer les dommages de guerre.
