Francisation de l’Alsace

La langue ancestrale des Alsaciens, descendants des Alamans, peuple germanique, est l’Elsasserditsch ou alsacien allemand.

Sous l’Ancien-régime, les rois de France s’en fichaient de la langue maternelle des Alsacien qui étaient considérés comme les Allemands de France. L’Alsace avait le statut de province étrangère. Plus de 92% de la population était germanophone, seule une petite partie de la bourgeoisie et de la population welche de quelques vallées vosgiennes comprenait le français. De nombreux Welches ne parlaient que leur patois roman. La situation perdurera jusqu’en 1918.

En 1790, la frontière est déplacée sur le Rhin, cela n’empêchera pas les mariages entre les Alsaciens et leurs voisins de Bade, du Palatinat ou du Wurtemberg.

Les nombreuses tentatives des Révolutionnaires de  franciser la population alsacienne ont lamentablement échoué. Il était même question de décimer les Alsaciens les plus rebelles et de déporter les autres loin de leur pays.

Par le remplacement des registres paroissiaux par les registres d’État-civil en 1793, les Alsaciens se voient affublés contre leur gré de prénoms français. Les prénoms allemands traditionnels sont interdits. Il faudra une vingtaine d’années pour que le système se généralise dans les campagnes. Malgré leurs prénoms francisés, les Jean, signeront Hans ou Johann.

Parler de germanisation de l’Alsace en 1871 est une falsification de l’Histoire puisque depuis la nuit des temps, les habitants, les villes et villages, les montagnes, les rivières, les forêts, les champs et les chemins portent des noms allemands. Dès 1871, pour la première fois, l’école sera obligatoire en Alsace. Les cours seront en allemand. Les patoisants welches apprendront le français à l’école allemande.

En 1918, l’Alsace est occupée par l’armée française, son gouvernement est destitué. Les 3/4 des Alsaciens morts à la guerre ont été tués sur le front français. Leurs prénoms sont francisés sur les monuments aux morts. Il est interdit de mentionner le nom de leur régiment et qu’ils sont morts pour la patrie.

Il est interdit aux Alsaciens de donner des prénoms traditionnels allemands à leurs enfants. Par contre les ressortissants des colonies françaises ont le droit de porter leurs prénoms ancestraux. Pour la première fois des écoles françaises obligatoires seront créées en Alsace.

Le 18 juin 1940, les Nazis entrent dans Strasbourg, abandonné par l’armée française. Les Nazis instaurent un régime de terreur en Alsace, la langue française est interdite, les hommes sont incorporés de force dans l’armée allemande. En cas de désertion, leurs parents sont incarcérés dans des camps de travail.

En 1945, il est reproché aux Alsaciens d’avoir combattu dans l’armée allemande alors que le gouvernement légal français de Pétain collaborait activement avec les Nazis. Il y avait même un régiment de SS français. Pour mémoire, une grande partie des Juifs expulsés d’Alsace en 1940 par les Nazis, ont été arrêtés à leur arrivée en France puis déportés.

1945, par un tour de passe-passe, le général de Gaule est décrété chef légal du gouvernement français durant la guerre, les Alsaciens seraient des collabos.

La langue ancestrale des Alsaciens est décrétée  »langue des nazis ». Hitler sert à culpabiliser les parents pour qu’ils ne transmettent pas l’alsacien à leurs enfants. Dans de nombreuses familles, les enfants et leurs grands-parents ne peuvent pas communiquer, ce qui est un drame pour tous.

Les écoliers sont persécutés à l’école s’ils prononcent le moindre mot d’alsacien, que ce soit en classe ou à la récréation : brimades, coups et punitions sont monnaie courante. C’était d’autant plus scandaleux que certains enfants ne comprenaient pas le français.