Créées en Allemagne en 1883, les fiches domiciliaires ont été utilisées en Alsace-Moselle durant une centaine d’années, jusqu’à l’informatisation des données.
Ces documents sont des trésors pour les généalogistes. Hélas, les fiches domiciliaires ont également servies à trier et expulser la population selon des critères ethniques et religieux en 1918 et 1940.
Ces fiches mentionnent les noms, prénoms et adresses successives de la famille. On y trouve également les dates et lieux de naissance, la profession et la religion de tous les membres du foyer. Y figurent également les dates d’hospitalisation, de service militaire et même d’emprisonnement.
Dès son arrivée dans le Land Elsaß-Lothringen en novembre 1918, l’armée d’occupation française a fait apposer un tampon rouge ÉTRANGER sur les fiches des personnes qu’elle considérait comme indésirables.
Le 8 décembre 1918, des familles alsaciennes fortunées du quartier impérial de Colmar ont été rassemblées au Cercle Saint-Martin puis expulsées manu-militari avec quelques centaines de francs et trente kilos de bagages. Tous leurs biens ont été séquestrés puis vendus aux enchères. De nombreuses familles ayant fait souche en Alsace ont été séparées par ces expulsions arbitraires.
Relents de l’affaire Dreyfus ? Il semble que les familles juives étaient particulièrement visées par les instances militaires. Contrairement à ce qui se passera plus tard, sous l’autorité civile, il n’y a eu aucune enquête préliminaire pour connaître les sentiments de ces familles vis-à-vis de la France.
La fiche domiciliaire ci-dessus concerne Bernhard Richter, luthérien né dans le nord de l’Allemagne qui était propriétaire de sa maison à Colmar. Celle-ci n’a pas été saisie. Aucun membre de la famille Richter n’a été expulsé. Après enquête, tous ont été naturalisés français.
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Un commentaire
Je confirme l’énorme intérêt de cette source pour l’historien et pas seulement par le généalogiste. Par exemple dans la biographie de Joseph Rossé publiée récemment, permis de valider tous les changements d’adresse du personnage jusqu’à la tentative de son arrestation par la Gestapo.
Je confirme l’énorme intérêt de cette source pour l’historien et pas seulement par le généalogiste. Par exemple dans la biographie de Joseph Rossé publiée récemment, permis de valider tous les changements d’adresse du personnage jusqu’à la tentative de son arrestation par la Gestapo.