Efficacité du régime fédéral du Land Elsaß-Lothringen

Les sénateurs constatent que le système centralisateur français est moins efficace que celui de ses voisins allemands. « Enfin l’Alsace-Lorraine était parvenue, sous la domination allemande, à une sorte d’autonomie à laquelle notre conception unitaire de l’État répugne, mais qui comporte évidemment une plus grande célérité dans l’expédition des affaires. A la tête du Reichsland se trouvait le Statthalter, gouverneur aux attributions très larges ; près de lui fonctionnait un ministère ou secrétariat d’État dont quatre sous-secrétaires d’État se répartissaient les services. Nombre de questions qui, en France, dépendent des bureaux ministériels et doivent leur être transmises, étaient reçues, étudiées et résolues sur place. Il n’en serait plus de même et il serait fâcheux pour le bon renom de la France que la comparaison entre les deux législations se fît sous l’influence de l’irritation provoquée par ce retard et sous le regard malveillant de l’Allemagne qui est aux aguets, toujours prête à saisir et à exploiter tous les prétextes de mécontentement ». Source : Session ordinaire du Sénat du 15/10/1919

« En attendant, vont nous venir d’Alsace-Lorraine un certain nombre d’exemples et de leçons dont nos gouvernants devront faire leur profit. Les instituteurs et, en général, tous les fonctionnaires, étaient payés, dans les pays annexés, un tiers de plus que chez nous. Les ouvriers étaient dotés de caisses de retraites, de caisses de maladies, d’assurances sociales et municipales, bref d’une législation près de laquelle la nôtre reste fort misérable. Une administration municipale très large, respectueuse des libertés urbaines, soucieuse de conserver les franchises locales, permettait aux élus d’accomplir sans entraves des travaux d’édilité qui ont transformé les villes » . Il faudra bien conserver désormais tous ces progrès évidents dont G. Weill et l’abbé Wetterlé nous entretenaient avant-hier à la Commission des affaires, Peut-être même se décidera-t-on à les étendre à la France entière » Source : Marcel Cachin – L’Humanité du 17/11/1918

« Des soldats français qui entrèrent en Alsace en 1918, plus d’un fut stupéfait de découvrir partout l’adduction d’eau, le tout-à-l’égout, l’électricité, le téléphone, les caisses d’assurances sociales. L’Alsace avait en moins d’un demi-siècle connu une métamorphose. Comme si la France avait pris un demi-siècle de retard par rapport à cette partie d’elle-même qui lui avait été arrachée… Les soldats français découvraient le monde moderne » Source : Alain Peyrefitte : Le mal français.

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