En septembre 1914, l’abbé Wetterlé publie dans le « Bulletin des armées de la République » un appel à la guerre. Il exhorte les jeunes Français à perdre leur sang contre sa patrie allemande dont il est député depuis 16 ans. Dès la publication de son appel, il est exclu de son parti le « Zentrum » puis déchu de son mandat de député au Reichstag.
Wetterlé haïssait l’Allemagne qu’il dénigrait mais profitait de ses nombreux avantages. En sus de ses émoluments de journaliste et de député au Reichstag, il percevait en tant que religieux, un salaire du Gouvernement allemand. Depuis 1883, il bénéficiait de la sécurité sociale, inconnue en France. Comme de nombreux traîtres alsaciens, il sera décoré de la Légion d’honneur.
Pour mémoire, le général-major August Keim avait surnommé l’abbé Wetterlé « misérable apôtre de la haine »
AUX SOLDATS DE FRANCE
7 septembre 1914 : « Cette guerre, ils l’ont voulue, ils l’ont longuement préparée, mais ils ne réussiront pas dans cette folle entreprise. Vous représentez, vous autres soldats de France, la civilisation et le droit. Vous défendez le patrimoine moral, artistique et littéraire de trente siècles d’incomparable culture intellectuelle.
Là-bas, dans les plaines de l’AIsace-Lorraine, un million cinq cent mille de vos anciens compatriotes, de pauvres gens qui, depuis tant d’années, gémissent sous le talon d’un impitoyable despote, applaudiront à vos succès et vous ouvriront largement leurs bras quand, grâce à vos efforts, l’heure de la délivrance aura sonné pour eux.
Au nom de la population des provinces annexées, merci de votre courage, merci de votre endurance, merci de la foi que vous ne cessez d’avoir dans les destinées de la France. Merci, oh ! Merci de tout cœur, du beau sang vermeil que vous versez le sourire aux lèvres et qui fera bientôt germer partout d’abondantes moissons de liberté ».
Source : Bulletin des armées de la République