1918 : Chasse aux Feldgrauen Alsaciens-Mosellans démobilisés

Les Feldgrauen alsaciens-mosellans démobilisés le premier décembre 1918, ne sont pas les bienvenus dans leur petite patrie. Sur le pont du Rhin, ils sont fouillés par les militaires français, leurs insignes sont arrachés et confisqués. Afin d’éviter toutes manifestations d’hostilité, les Feldgrauen arrivant avant les cérémonies de la prétendue Libération, sont enfermés.

Les Feldgrauen refusant d’obéir à l’armée d’occupation, sont menacés de déportation par le général Messimy.

RÉPUBLIQUE FRANÇAISE

Ordre du Q.G

Le Général Messimy, commandant de la Place de Colmar ordonne :

Tout soldat Alsacien-Lorrain en uniforme allemand doit être, en exécution des ordres de M. le Général Cdt la II° Armée doit être conduit à Mulhouse où il restera jusqu’à nouvel ordre. L’Autorité française ne saurait admettre que des soldats portant la tenue de l’armée contre laquelle elle a combattu pendant 4 ans ½ restent dans ses lignes, libres de toute discipline.
Toutefois à titre de tolérance et par mesure bienveillante, leur présence dans la commune où ils ont leur domicile habituel est admise jusqu’à nouvel ordre , à condition expresse qu’ils revêtiront immédiatement la tenue civile.
Les militaires qui n’obtempéreraient pas à cet ordre 48 heures après son affichage à la mairie de leur commune seront appréhendés par les autorités militaires et dirigés sur le Quartier Général de la D. I.
Tout militaire revêtu d’un uniforme allemand a l’obligation impérieuse de saluer tous les officiers français de jour et de nuit.

Toute infraction aux prescriptions ci-dessus entraînerait pour les militaires l’arrestation immédiate et l’envoi dans un camp de concentration, pour les maires, des poursuites judiciaires.

Signé Messimy

L’ordre ci-dessus est publié par la présente. Colmar le 20 novembre 1918. Le Maire : Dr. Lehmann.