1914 : Occupation militaire française

Le Roman national raconte la joie des Alsaciens à l’arrivée des troupes françaises, du discours du général Joffre à Thann, destiné à la presse française. La réalité est toute autre : de nombreux villages ont été bombardés, près de 15 ooo Alsaciens en âge de combattre ont été raflés et incarcérés dans des camps de concentration en France. Les zones occupées dans le Sud de l’Alsace et les vallées de Thann et Masevaux vivent sous une dictature militaires. Les habitants sont menacés d’être fusillés s’ils aident leur patrie.

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1er novembre 1914 : Les Alsaciens sont menacés d’être fusillés par le général Dubail

Après les congratulations, viennent les menaces. Le général Dubail, considère avec raison que les Alsaciens ne sont pas français et menace de les fusiller s’ils volent des biens militaires, s’ils sabotent des lignes téléphoniques ou s’ils aident l’armée de ce qui est officiellement leur pays. Il est interdit aux habitants de quitter leur localité entre six heures du soir et cinq heures le matin. Il est obligatoire de demander un valable trois jours maximums permis pour se déplacer. Les restrictions les pires sont en zone frontalière. À noter que dans ce communiqué, l’armée prend toujours une majuscule quand elle est française.

« L’Armée française est entrée victorieuse en Alsace, après avoir repoussé victorieusement les Allemands. Les officiers et les soldats adressent aux Alsaciens un fraternel salut. Tous les Alsaciens ont accueilli l’Armée Française avec enthousiasme. Le général, commandant la 1ère Armée demande donc aux Alsaciens d’observer rigoureusement les prescriptions suivantes qu’il a déjà imposées aux Français ». « Il est interdit à tout civil de circuler en automobile ou motocyclette, à bicyclette ou à cheval, sans laissez-passer délivré par le Général commandant l’Armée. Toute infraction sera punie de la confiscation… et de l’internement du délinquant dans une forteresse… Toute personne qui circulera sans un permis régulier sera punie de l’internement dans une forteresse. Il est défendu aux habitants du pays de prêter d’une manière quelconque, aide et assistance à l’armée allemande. Seront fusillées toutes les personnes qui sans faire partie de l’armée allemande, ni en porter l’uniforme… En un mot, tous ceux qui causeront volontairement un préjudice à l’Armée Française ».

24 novembre 1914 : Déclaration du général Joseph Joffre à la mairie de Thann.

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15 mars 1915 : RAPPORT DE LA CONFÉRENCE D’ALSACE-LORRAINE

Les Alsaciens-Lorrains sont mécontents de l’occupation militaire française. Les plaintes recueillies portent en général :

Sur la suspicion à laquelle les Alsaciens-Lorrains se heurtent chez certains fonctionnaires français, qui ne sont pas en mesure de faire la distinction entre de vrais Alsaciens et des Allemands ;

Sur le refus ou le retrait fréquemment injustifié du permis de séjour ;

Sur les difficultés qu’ils éprouvent à rentrer dans leurs foyers, même hors de la zone des armées ;

Sur la mise sous séquestre de leurs biens ;

Sur les conditions de leur réintégration dans la nationalité française ;

La Conférence d’Alsace-Lorraine est une officine gouvernementale chargée de préparer la récupération du Land Elsaß-Lothringen par la France.
C’est elle qui a inventé en 1917 le slogan rabâché maintes fois par Poincaré : LE PLÉBISCITE EST FAIT !

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