Il y a une chose paradoxale : jusqu’à la guerre de 1870/1871, les Alsaciens & les Lorrains étaient des Allemands pour la France.
Ce n’est qu’une fois qu’ils sont redevenus officiellement allemands, qu’ils ont été plus ou moins considérés comme français.
En suivant ce raisonnement, cela fait moins de 100 ans que nous serions français.
Ou alors tout simplement comme nos ancêtres, nous sommes des Allemands vivant en France.
RAPPORT DE BOTTIN SUR LES PATOIS & DIALECTES
« L’allemand a continué d’être la langue de la Lorraine allemande (partie des départements de la Moselle, de la Meurthe) et sauf une petite portion de toute l’ancienne Alsace (départements du Bas-Rhin et du Haut-Rhin). Il paraîtrait y avoir eu en 1806 dans le département de la Moselle, 218.662 personnes de langue allemande, et dans le département de la Meurthe 41.795. Une seule commune alors de 609 habitants, était de langue allemande dans le département des Vosges ; enfin le département du Bas-Rhin avait de langue allemande 493.432 habitants et le département du Haut-Rhin 282.000 ; ensemble pour l’Alsace 775.432.
TOTAL DE LA POPULATION ALLEMANDE EN 1806
En 1806, dans les territoires qui font encore aujourd’hui partie du territoire français : 1.036.498.
TOTAL DE LA POPULATION ALLEMANDE EN 1830
De 1806 à 1830, il y a un accroissement de population d’environ 1/10e, et porterait sauf erreur, le nombre actuel des habitants de langue allemande, qui sont dans ces départements, à environ 1.140.000.
Notez bien : La langue des romanophones d’Alsace et de Moselle (dans les limites de 1871-1919) était le dialecte lorrain, une langue d’Oïl particulière qui possédait au moins une institution « welsche » en Haute-Alsace. Le français standard n’était pas toujours utilisé. Quand au sentiment « lotharingiste », il s’estb développé entre 1815 et 1870, et après (ses tenants : Guerrier de Dumas et le Maréchal Liautey).
Le rapport de l’allemand avec ses dialectes était du type « diglossie » : coexistence des parlers (Mundarten) et de la koiné. Cette situation était normale dans tous les pays de langues germaniques, de même qu’en Italie. Elle l’est encore en Bavière, dans la canton de Bâle, dans une bonne part de l’Italie. L’Etat français, et beaucoup d’Alsaciens décérébrés, ont joue « l’alsacieen » contre l’ « allemand, langue du voisin », ce qui est le summum de l’hypocrisie et du déracinement.
Le résultat est là.