1914-18 : Les Malgré-nous Alsaciens et Mosellans

La Convention de La Haye du 18 octobre 1907, reconnue par la France en 1910, interdit à tout belligérant d’obliger les ressortissants du pays adverse à se battre contre ce dernier. De ce fait, les Alsaciens-Lorrains, citoyens allemands, n’avaient pas le droit de se battre contre leur Heimat.

La plupart des 6000 engagés plus ou moins volontaires du Land Elsaß-Lothringen dans l’armée française ont été incorporés dans les régiments de Zouaves en Algérie, ou à la Légion étrangère. Les décès sont dus à des accidents, des maladies tropicales ou la grippe espagnole.

Le Gouvernement français n’a pas toujours respecté ses engagements. À Rosheim, on dénombre 45 habitants tués à la guerre : 40 sous l’uniforme impérial et 5 engagés de gré ou de force dans l’armée française.

Conformément à la convention de la Haye, ils auraient dû passer la guerre loin des zones de combat. L’armée les a envoyés au front, se battre contre leurs concitoyens allemands.

Les Malgré-Nous alsaciens de Rosheim

EBERLE Eugen – 26 ans – tué le 27/5/1918 – 3ème Rég. Zouaves – Hermonville

GRÜBER Stephan Hans – 23 ans – tué le 13/07/1918 – 1er Rég. Zouaves – Longpont / Aisne

HEYDLER Paul – 20 ans – tué le 22/11/1914 – 56e Rég. Inf. Armée française – Marbotte / Meuse

ICHTERTZ Alois (Lallemand Louis) – 30 ans – tué le 30/08/1914 – 133e Rég. Inf. – Col de Journaux / St-Dié

LEHN Franz Xaver – 21 ans – tué le 14/09/1918 – 8ème Rég. Zouaves – Neuville-sur-Margival / Aisne

Le Monument aux Morts de Rosheim

Un Poilu tend la main à un Feldgrau qui cache sous son uniforme une cocarde. L’Histoire est falsifiée, les Alsaciens auraient sous leurs uniformes allemands, un cœur français.

Incorporation de force dans l’armée française des classes 1898/99

Trois mois avant la ratification du Traité de Versailles, 20 000 citoyens du Land Elsaß-Lothringen, nés en 1898 et 1899, sont incorporés de force dans l’armée d’occupation. Ils ont défendu leur Heimat dans l’armée impériale et ont vu de nombreux camarades tomber sous les balles des Poilus.

Démobilisés en décembre 1918, les anciens Feldgrauen doivent reprendre du service en octobre 1919 dans l’ancienne armée ennemie. Rares sont ceux qui maitrisent le français,

Afin d’éviter toute désertion, les Malgré-Nous alsaciens-mosellans sont mobilisés loin de leur Heimat dans des casernes à Belfort, Besançon, Nancy, Reims sous le commandement d’officiers et de sous-officiers originaires d’Alsace ou de Lorraine. Les rapports seront tendus, puisque anciens ennemis.

La population d’Alsace-Moselle, et la presse helvétique sont scandalisées.

« Les militaires, — car on est en Alsace-Lorraine soumise au régime militaire, comme le prouve la proclamation de l’état de siège et le rétablissement de la censure postale et télégraphique à Metz — ne comprenant pas les ouvriers, deviennent, nerveux et dénomment les prolétaires d’Alsace : Boches ». Neue Zürcher Zeitung 19/09/1919

« L’appel des classes 1898-99 en Alsace-Lorraine a provoqué dans tout le pays une agitation qui tend à prendre un caractère révolutionnaire et qui ne pourra pas être facilement étouffé par les autorités françaises. Non seulement les organes socialistes, mais aussi ceux des conservateurs réclament formellement le rappel de cette mesure pour éviter de graves désordres. En Lorraine, une assemblée socialiste réunissant les membres de la Fédération de la Moselle du Parti socialiste a émis une protestation énergique et motivée ; on y fait remarquer l’inopportunité d’un tel appel au moment où le manque de main-d’œuvre se fait cruellement sentir. Il en est de même en Haute et Basse-Alsace. » Basler Vorwärts du 13/09/1919

Votre commentaire

Entrez vos coordonnées ci-dessous ou cliquez sur une icône pour vous connecter:

Logo WordPress.com

Vous commentez à l’aide de votre compte WordPress.com. Déconnexion /  Changer )

Photo Facebook

Vous commentez à l’aide de votre compte Facebook. Déconnexion /  Changer )

Connexion à %s