Entre la guerre de 1870/71 et celle de 1914/18, il y eut en France, tellement de bourrage de crânes de la part d’écrivains et de journalistes germanophobes, ainsi que du Service de propagande du Gouvernement que la plupart des « Français de l’intérieur » étaient de toute bonne foi persuadés que les Alsaciens -Lorrains souffraient « sous la botte allemande » et s’exprimaient tous en français.
Les voyageurs sont étonnés de pénétrer dans des villes pimpantes, possédant tous le confort moderne, grandes avenues transports eau, gaz électricité…
Par contre, certains Français étaient si agressifs vis à vis des autochtones qu’ils traitaient de Boches, que le Commissaire de la République de Metz, Léo Mirman a fait afficher une mise au point.
Aux Voyageurs Français entrant en Lorraine
Il est arrivé à diverses reprises en ces derniers temps que des voyageurs venant de l’intérieur de la France, se sont laissés aller au cours de quelques contestations avec un voisin, un employé, un commerçant ou fonctionnaire ne parlant pas, ou parlant incorrectement la langue française, à traiter leur interlocuteur de boche.
Très nombreux sont les Alsaciens, et nombreux aussi sont les Lorrains qui ne parlent pas le français : c’est un fait dont il faut tenir compte. Ces Alsaciens et ces Lorrains qui – pour un ensemble de raisons impossibles à exposer ici, et dont la principale est qu’ils n’ont jamais eu la possibilité de l’apprendre – ne sont pas familiarisés avec notre langue, ont le coeur aussi Français que le nôtre ; c’est un fait qu’aucun Français ne doit aujourd’hui ignorer.
J’adjure donc ces voyageurs de comprendre la gravité de leur méprise, de comprendre l’émotion profonde et légitime que de tels propos font naître chez nos frères de Lorraine et d’Alsace, de comprendre la joie que de tels incidents ils procurent aux Allemands et le préjudice qu’en même temps ils portent à notre intérêt national.
Je les adjure de veiller à ce que de si déplorables incidents ne se renouvellent plus.
METZ, septembre 1919
Le Commissaire de la République :
L. MIRMAN
Septembre 1919 : Avis du Commissaire de la République Léo Mirman aux voyageurs
Alors qu’en Bretagne – la chanson était différente, et probablement aussi en Picardie, et autre coin à ploucs.
Aujourd’hui encore les gens s’excusent et ont honte de leurs origines et de leurs patois, ou de leurs langues.
La vraie cause n’en est pas seulement les gouvernement, ou les élites, c’est aussi la mentalité.
50 ans durant la guerre d’Algérie, « ils n’étaient pas capables de s’occuper d’eux-mèmes » « ils avaient besoin de la France ».