1919 : Grève des métallurgistes en Lorraine

Depuis l’armistice, l’Alsace-Lorraine est placée sous un régime transitoire que la signature de la paix n’a pas encore modifié.  Ce régime permet à l’administration civile et militaire de donner libre cours à toutes ses fantaisies. De là, des décisions qui, par leur incohérence ou leur brutalité, ont froissé les sentiments d’une population qui nous était toute acquise et créé dans tous les domaines une situation des plus confuses.

C’est dans cette atmosphère qu’ont éclaté les mouvements d’abord localisés des ouvriers métallurgistes lorrains, provoqués d’une part par l’insuffisance des salaires et le chômage, d’autre part, par la restriction apportée aux libertés de réunion.

L’effervescence grandissant dans tous les centres métallurgiques, la convocation d’un congrès des sections locales du Syndicat métallurgiste de Lorraine s’imposait. Le Congrès, réuni le 10 octobre, décida la cessation du travail pour le lundi 13 octobre. C’était la grève générale. La décision du Congrès fut fidèlement exécutée et le jour désigné tout travail avait cessé dans les usines. Le mouvement comprenant 21.000 grévistes, indépendamment de Metz, englobait Hagondange, Rombas, Maizières, Hayange, Audun-le-Tiche, Mayence, Thionville, Knutange.

C’est dans cette dernière localité que les habitants, débarrassés du militarisme allemand, firent connaissance avec les douceurs du militarisme de France. L’expérience, qu’ils en firent leur a, paraît-il, permis de constater que tous les militarismes se ressemblent. Sans aucune provocation, la cavalerie et l’infanterie française chargèrent, sur des gens inoffensifs discutant des motifs de la grève sur le seuil de leur porte. Les rassemblements de plus d’une personne furent interdits…
A Maizières, des mitrailleuses furent braquées devant la porte des usines. La presse régionale de son côté, ne restait pas inactive. 

Dès le début du mouvement, les militants les plus estimés, Becker, secrétaire de l’Union des Syndicats ; Casper, secrétaire général des métallurgistes, étaient traînés dans la boue.

source : l’Humanité du 31/10/1919

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