En 1914, Joffre, représentant légal du Gouvernement français, en visite à Thann, promet aux Alsaciens de respecter leurs libertés, leurs traditions, leurs convictions et leurs mœurs. Joffre est d’un grand cynisme : dès son arrivée à Thann, l’armée française a fusillé le maire et le receveur des Postes impériales. Tous les hommes de la vallée en âge de combattre sont arrêtés et incarcérés en France pour la durée de la guerre. Les Alsaciennes dont un parent est né Outre-Rhin et leurs enfants subissent le même sort. Durant le voyage vers les lieux de détentions, elles sont humiliées, leurs gardiens leur font traverser des foules hostiles et violentes.

Joffre s’adresse à la presse française et internationale mais pas aux Alsaciens qui sont pour la plupart germanophones et ne sont pas en mesure d’entendre son discours.
En novembre 1918, le Land Elsaß-Lothringen est occupé militairement, les membres de son gouvernement sont arrêtés, les bâtiments officiels sont neutralisés. Les Alsaciens sont triés selon des critères ethniques, des dizaines de milliers de personnes, hommes femmes et enfants sont expulsées manu-militari en plein hiver avec trois jours de vivres et un peu d’argent.
10 janvier 1920, Ratification du Traité de Versailles. Le Land Elsaß-Lothringen est annexé. La France est pour l’autodétermination de tous les peuples… sauf pour les Alsaciens-Mosellans. Les Alsaciens issus de couples mixtes ne bénéficient pas de la nationalité française, ils naissent alsaciens. Peuple sans patrie, ils seront naturalisés d’office en 1927.
L’État met tout en œuvre pour éradiquer la langue des alsacien.
1945 La langue maternelle des Alsaciens est déclarée langue de l’ennemi, voire des nazis. Tout est fait pour franciser la jeunesse : culpabilisation des parents, punitions des écoliers qui parlent l’alsacien. Un système de délation est organisé dans les écoles. L’unité familiale est détruite, de nombreux enfants francophones ne peuvent pas communiquer avec leurs grands-parents germanophones. L’usage de l’allemand est interdit dans la presse enfantine et dans les articles sportifs des journaux.
2015 : Disparition officielle de l’Alsace
Sur un coin de table de l’Élysée, d’un coup de gomme, le président Hollande à fait disparaître l’Alsace, sans consulter ses habitants. L’Alsace a disparu des systèmes de navigation et des livres de géographie destinés aux enfants. Des sommes folles sont dépensées en frais de communication par l’entité administrative appelée Grand-Est pour se faire aimer. Des adhésifs sont collés sur les trains et les cars, à en dégoûter les usagers. Trois sondages confirment l’hostilité de 83 % de la population à cette région grotesque.
12 mai 1992 : « la langue de la République est le français ». Le prétexte de cette phrase introduite dans la Constitution est de lutter contre l’anglais.
7 mai 1999 : Signature mais non ratification par la France de la Charte européenne des langues régionales ou minoritaires. La France est pour la cohabitation du français avec d’autres langues partout dans le Monde : en Afrique, en Belgique, au Canada, au Luxembourg, en Océanie, en Suisse… mais pas sur son territoire.
8 avril 2021 : La loi sur la protection et la promotion des langues régionales portée par le député Paul Molac est adoptée par le Parlement.
21 mai 2021 : Censure du Conseil constitutionnel de certaines dispositions de la Loi Molac.
31 mai 2021 : Condamnation de la France par l’ONU : Nous craignons que l’adoption et l’application de cette décision puissent entraîner des atteintes importantes aux droits humains des minorités linguistiques en France
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En 2023, la Charte européenne des langues régionales ou minoritaires n’est toujours pas ratifiée.
La France joue sur la durée, le projet d’éradication des langues régionales qualifiées de patois, ou de langue de l’ennemi, date de la Révolution.