Après avoir été occupé par l’armée française en novembre 1918, le Land Elsaß-Lothringen est officiellement annexé le 10 janvier 1920 par la ratification du traité de Versailles.
50 000 Feldgrauen Alsaciens-Mosellans sont morts pour leur patrie allemande, dont les trois-quarts ont été tués sur le front français. ils sont considérés comme des parias par le Gouvernement français. Seuls les Poilus doivent être honorés dans l’ancien Land Elsaß-Lothringen. Dans son discours du 8 décembre 1918 à Straßburg, le président Raymond Poincaré est très clair.
En Alsace, Il est interdit d’écrire « Mort pour la Patrie » et d’utiliser l’allemand sur les monuments aux morts. Il est également interdit de mentionner le régiment et le grade des défunts. Rares sont les alsaciens francophones, pourtant, les seules mentions autorisées sont « Aux enfants de » « Aux victimes de la guerre », « A nos morts ». Les Feldgrauen alsaciens sont infantilisés, ils sont considérés comme des victimes de l’Histoire. Rares sont les communes qui refuseront d’obéir aux injonctions gouvernementales.
L’inauguration de la plupart des monuments aux morts est brutale pour la population.
Le monument est pavoisé de drapeaux tricolores, on joue la Marseillaise. Les familles ont la désagréable surprise de voir leurs défunts affublés de prénoms français. Pour le roman national, « ils sont morts sous l’uniforme allemand avec un cœur français ».
Le sculpteur ALSACIEN Karl Geiss
Les monuments aux Morts décorés d’un militaire allemand étant interdits, Karl Geiss décorera ses monuments d’un Saint-Georges à Bartenheim et Carspach, d’un Saint-Martin à Oltingue ou d’un pape à Sainte-Croix-en-Plaine, d’une piéta à Walbach, d’un Christ à Zimmerbach. De nombreux monuments seront ornés d’une Alsacienne à Bennwihr, Biesheim, Illhaeusern, Ingersheim, Village-Neuf…




Monuments aux morts respectueux des défunts