1634 : Occupation de Schlestadt par les troupes du roi de France

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12/10/1634 : Les Français remplacent  les Suédois à Schlestadt.[1]

Le Burgmeister Frey de Schlestadt relate l’invasion des Français dans sa ville.

 « Le comte de Hoquincourt, lors de son entrée dans la ville, débuta par un décret qui la frappait de contributions extraordinaires. Comme les ressources des habitants étaient taries, l’impôt ne fut point livré au gré de l’impatience du général français. Ce retard, qu’il est facile de concevoir, servit de prétexte à une mesure d’une barbarie révoltante. Le gouverneur fait convoquer sur la place d’armes tous les hommes jeunes et valides, tant mariés que célibataires. Ceux-ci se présentent sans méfiance, dans l’espoir peut-être que, touchée de leurs réclamations, l’humanité française adoucirait la rigueur des ordres donnés. Plus de quatre cents répondent à l’appel. Quand ils sont réunis, Hoquincourt les fait cerner par ses soldats, et leur adresse celle courte et cruelle harangue : «Je vous avais commandé des subsides pour entretenir la garnison, vous avez eu l’audace de ne point obéir : pour prix de votre rébellion, je vous chasse de la ville, Aussitôt le signal est donné pour exécuter la menace. Une soldatesque insolente presse les habitants et les pousse comme un vil troupeau vers la porte haute. C’est en vain que les malheureux demandent comme une grâce d’embrasser leurs parents, leurs femmes et leurs enfants, d’emporter quelques subsistances pour se garantir de la famine. Le chef qui commande cette horrible expédition reste sourd aux cris de désespoir, et menace de faire feu sur ceux qui tenteraient de rentrer dans la ville. La plupart des bannis périrent de misère et de faim. La population se vit ainsi réduite à 240 bourgeois infirmes. Là ne se bornèrent point les violences : la ville fut soumise au pillage comme si elle eût été emportée d’assaut. On fouilla les maisons depuis les greniers jusqu’aux caves; les grains, la farine, le vin, tous les comestibles furent enlevés et transportés dans les magasins militaires. On ne laissa aux habitants que le tiers de leurs provisions pour alimenter leurs familles, et ils furent encore obligés de nourrir à leur table les soldats qu’ils logeaient. Ces faits de triste mémoire, qui couvrent d’opprobre le nom d’un général français, se passaient le 26 décembre 1635. Les habitants ne furent pas seuls soumis à cet odieux tribut; la ville aussi fut forcée de payer une contribution de 100 louis par mois, et de fournir à chaque soldat deux pintes de vin par jour. Ces charges pesèrent sur elle jusqu’après la paix de Munster, qui fut signée le 24 octobre 1648.

[1] Aus der Chronick des Schlettstadter Bürgmeisters Jacob Frey

TRICENTENAIRE DE LA VILLE DE SCHLESTADT

 

2 commentaires

  1. Tiens une histoire dont je n’ai jamais entendu parler et qui est tout bonnement révoltante. Merci de cet apport 🙂

    1. La fête du tricentenaire de l’invasion de la ville est tout aussi révoltant, je mets en ligne

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