21/03/1919 : Alexandre Millerand est nommé commissaire de la République en Alsace.
Ancien ministre de la Guerre, Il promet d’agir avec tact et patience avec la population alsacienne. Officiellement occupée, l’Alsace vit sous un régime de loi martiale.
2/04/1919 : Discours de Millerand (extraits).
Avant son départ en Alsace, il fait un discours devant le Comité de journalistes républicains qui a offert un déjeuner en son honneur.
Il y a en Alsace-Lorraine de grosses difficultés, mais quand deux provinces comme l’Alsace-Lorraine se jettent dans les bras de la mère patrie avec un enthousiasme extraordinaire, on ne connaît pas de difficultés insurmontables. Il y a seulement des problèmes complexes dont la solution exige du tact et de la patience… En acceptant cette tâche, je m’y suis donné tout entier. Je suis désormais Strasbourgeois et Alsacien-Lorrain. C’est là-bas que la République m’envoie pour travailler, j’y vais et j’y travaillerai.
11/05/1919 : Création par Millerand de commissions de triage de la population.
Appelées Commissions spéciales d’examen, composées de représentants des chambres de commerce, des municipalités et d’associations ouvrières. Le fonctionnement des commissions de triage à l’égard de la population alsacienne fut suspendu au mois de juin, la proximité de la conclusion de la paix étant considérée comme ne permettant plus aucune mesure spéciale à l’égard de citoyens français. Ce sont de véritables tribunaux illégaux. Début de la « Chasse aux Boches ».
24/05/1919 : Arrêté du Commissaire général de la République Millerand.
L’Alsace-Lorraine vit sous un régime d’occupation militaire. Tout habitant qui se fait remarquer par son comportement est immédiatement remis aux autorités militaires.
Il est impossible de se plaindre des abus de l’administration, la réclamation d’un Alsacien en Alsace est une preuve de sentiments anti-français, surtout pour la police.
21/06/1919 : Arrêté du commissaire de la République, Millerand.
Article 2 : « Ceux de ces hommes, qui se signaleraient comme des éléments de désordre seront traduits, par les soins des commissaires de la République, devant les commissions de triage au même titre que les Alsaciens-Lorrains civils indésirables ».
En vertu de ce texte, des hommes libérés de toute obligation militaire, des hommes qui sont redevenus Français, sont, à l’heure actuelle, empoignés sans jugement et conduits dans un camp de concentration près de Grenoble.
Bulletin officiel de Haute-Alsace n°25 – 21/06/1919