1927 : Heimatbund, Séparatiste; Foutriquets & Cie

Après la guerre de 1914/18 et jusqu’à son élimination politique, le journal « L’Ancien combattant » de Nancy, est le plus violent ennemi de l’autonomisme alsacien-mosellan.

Les « patriotes » nancéiens se sont rendu coupables de violences contre les patriotes alsaciens lors du Blutiger Sonntag à Colmar le 22 août 1926.

Ils étaient également présents à Türkheim lors de l’inauguration du monument érigé à la gloire du criminel de guerre Turenne le 18 septembre 1932.

En  1947, quatre patriotes seront choisis à Nancy comme jurés au procès de Rossé qui sera condamné à une peine de travaux forcés presque aussi lourde que celle d’Otto Abetz coupable d’avoir organisé la déportation des Juifs de Paris.

UNE JOURNAL ANCIEN COMBATTANT

Heimatbund, Séparatiste; Foutriquets & Cie

Quelques hurluberlus, de l’école des Zorn de Bulach, dont la pleutre famille a toujours eu, suivant les circonstances, un drapeau français ou un drapeau allemand dans la poche; quelques exaltés, dont l’ambition procède de la paresse et dont les vues tablent sur la naïveté populaire, ont voulu créer, en Alsace et en Lorraine, un mouvement d’opinion séparatiste de la mère-patrie.

Au mépris de la fidélité ancestrale de l’Alsace et de la Lorraine à la France, au mépris de leur attitude courageuse et indomptée pendant quarante-sept années de joug germanique, au mépris du sang versé par 1.500.000 morts, au mépris de l’enthousiasme délirant avec lequel les Alsaciens-Lorrains ont accueilli les Français libérateurs.

En novembre 1918, quelques renégats, traîtres à leur conscience et traîtres à leur patrie, ont l’outrecuidance de vouloir dresser les Français d’Alsace et de Lorraine contre les Français de l’intérieur. Canailles, viles canailles !

Les anciens combattants, dépositaires de la volonté des morts, se doivent d’élever la voix au-dessus de ces détestables vagissements et de les étouffer. Nous ne saurons trop le répéter : le seul idéal de la guerre a été la défense de la liberté.

Celle de l’Alsace et de la Lorraine était chère au cœur de tous les combattants. Que l’enjeu de sa conquête ait été singulièrement dur, certes, les bilans sanglants en témoignent douloureusement, et nos cœurs en restent atrocement meurtris.

Mais c’est justement parce qu’ils ont été magnifiques dans leur héroïsme, sublimes dans leurs sacrifices, tous ceux qui sont morts pour cet idéal de liberté, que leur mémoire ne doit pas être souillée par la lâcheté de quelques renégats.

Les anciens combattants, qui ne se mêlent de la chose publique que dans les questions vitales de la nation, voient dans le mouvement autonomiste de l’Alsace-Lorraine, un danger embryonnaire pour l’homogénéité économique et sociale de la France, et une insulte à leur endroit. C’est cette insulte principalement qu’ils relèvent.

Durant quatre ans et demi, ils ont sacrifié tout, famille, espérances, bonheur. Sachant qu’ils étaient destinés, ou à rougir la terre de France, ou à passer au travers de l’enfer, ils avaient au cœur, et surtout ceux de l’Est, la chaude espérance de voir flotter bientôt les trois couleurs aux portes de Metz et au faîte de la cathédrale de Strasbourg.

Dès le 11 novembre 1918, ce fut la ruée heureuse vers les bras qui nous étaient tendus, et ce n’est pas sans sentir les larmes me monter aux yeux que j’évoque ce spectacle de toute l’Alsace et de toute la Lorraine, en liesse, délirantes de joie et de bonheur, retrouvant enfin leur tendre mère, la France, et l’embrassant dans ses poilus vainqueurs.

Les boches, atterrés déjà de leur défaite, étaient sidérés de ce spectacle, auquel près de cinquante années de germanisation intensive ne leur permettait pas de croire.

Pourtant les faits étaient patents. Libérées de leur lien, d’un seul élan, palpitantes d’une joyeuse et puissante émotion, les deux provinces bondissaient se blottir dans le cœur de la France.

Et, aujourd’hui, on nous laisserait entendre qu’une poignée de malcontents, de ratés ambitieux, d’arrivistes faméliques renierait cette spontanéité affectueuse pour réclamer un statut particulariste, une autonomie qui serait aussi pro-boche qu’anti-française !!! Qu’attend-t-on pour isoler ces fous !

Car, il ne faut pas s’y tromper, cette canaille n’exploite pas des rancœurs, des déceptions, des amertumes, justes ou injustes, et ne répand pas la calomnie pour un seul but d’autonomie. Il y a une autre fin, et ce sont des agents allemands qui, dans la coulisse, soutiennent, encouragent et stimulent ses protagonistes.

Les boches ne nous pardonnent pas de leur avoir repris de haute lutte ce qu’ils nous avaient bassement volé. Aussi, espèrent-ils empoisonner, d’une façon persévérante et graduelle, les cœurs des Alsaciens et des Lorrains, et les exciter contre la France, contre son administration et sa législation, jusqu’à ce que des révoltes ouvertes éclatent, et qu’ils obtiennent un statut autonome.

Ils altéreraient aussi, petit à petit, la forme et l’application de ce statut autonome jusqu’à ce qu’ils puissent réintégrer les deux provinces dans la confédération germanique.

Devant de telles visées, les autonomistes, dont l’inféodation du Luxembourg, avant la guerre, n’a d’éloquence qu’autant qu’ils souhaitent le même sort, font ouvertement le jeu de l’Allemagne. La France a la main trop large et trop généreuse vis-à-vis de ces antipatriotes. Qu’attend-t-on pour leur faire repasser, avec vitesse et fracas, le Rhin ! La France, Une et Indivisible, doit rester Une et Indivisible.

Rentrées dans le cadre des départements français, l’Alsace et la Lorrains ont accepté librement la discipline des institutions françaises, avec leurs imperfections, leurs lacunes, mais aussi avec la bonne volonté de concourir aux réactions intelligentes et méthodiques destinées à perfectionner et à simplifier les statuts existants.

Imaginons un instant que la Savoie, qui s’est donnée librement à la France, qui a conservé ses coutumes et ses mœurs, manifeste aujourd’hui des velléités séparatistes et réclame son autonomie pour former un état tampon entre la France et l’Italie. Imaginons cela de la part des Basque qui ne voudraient être ni Français ni Espagnols; des Bretons, qui ont gardé depuis des siècles la pureté de leur langage, leurs coutumes et leurs mœurs; des Flandres, qui se réclameraient de leurs affinités belges ? Où irions-nous !

La France est et reste Une et Indivisible, Elle a conquis hautement le droit d’être libre, indépendante et fière. Indépendante, car elle a payé suffisamment chère sa liberté. Fière, fière surtout de ses enfants qui lui ont donné cette liberté.

Il ne faut pas que parmi ses enfants, ceux qui lui sont le plus chers, ceux dont elle a pleuré l’exil pendant de longues années, ceux que, lorsqu’elle a été attaquée, elle a eu l’immense espoir de reconquérir, ceux pour qui elle a effroyablement saigné et souffert pendant plus de quatre ans, ceux qu’elle a blotti à nouveau dans son sein en les aimant et en les gâtant plus que tous les autres, il ne faut pas que ceux-là aujourd’hui lui crient leur ingratitude et la renient à la face du monde.

Cela, Messieurs les autonomistes, les Anciens Combattants ne le permettront pas !

André WILHELM.

Source : L’ANCIEN COMBATTANT DE NANCY 30/01/1927

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