© Alsatiae
Christoph Wilhelm Koch, né à Bouxwiller en 1737, professeur de droit public et international, recteur de l’université protestante de Straßburg, défend l’Alsace et ses habitants dans la tourmente révolutionnaire. Contrairement aux jacobins Barère, Grégoire et Rousserville, il est contre l’éradication de la langue allemande. Il échappera à deux reprises la guillotine.
« La partie la plus considérable des habitants de la province d’Alsace est composée d’Allemands. Tout le petit peuple des villes, & le plus grand nombre des habitants de la campagne ignorent complètement l’usage de la langue française. La situation topographique de l’Alsace est telle, ses rapports de commerce avec l’Allemagne sont si habituels et si urgents, que la langue allemande y est constamment entretenue, que la province, et surtout les grandes villes, sont continuellement recrutées d’Allemands qui viennent s’y fixer de toutes les contrées de l’Empire.
Ces circonstances retarderont toujours le progrès de la langue Française, telles mesures que prenne le gouvernement pour en favoriser l’usage. Il devient dès lors indispensable que les actes publics du plus grand nombre des citoyens soient rédigés dans la langue du pays, qui est l’Allemande & que les officiers publics, chargés de leur rédaction connaissent parfaitement cette langue…
Il est impossible, Messieurs, je le répète, par la position topographique de l’Alsace, que la langue allemande puisse en être proscrite ; et que le moyen le plus sûr & le plus légitime d’y répandre la Langue Française, est d’exiger la connaissance des deux langues, dans tout ceux qui aspireront aux places de judicature »
Wilhelm Koch : « Réflexions sur le nouvel ordre judiciaire adressées à l’Assemblée nationale (1790)