L’Alsace vue par Christian Pfister

L’alsacien Christian Pfister, (1857-1933) germanophobe notoire, historien émérite (chaire d’histoire à à la fac de Nancy, à la Sorbonne puis à Straßburg), ami de Poincaré, profitait de son aura pour écrire une Histoire mensongère de l’Alsace.
En sus de ses livres scolaires, Pfister écrivait des textes destinés aux adultes :
L’ALSACE VUE PAR CHRISTIAN PFISTER
La France n’a point violenté l’Alsace, et il s’est trouvé que cette politique a été la plus habile. L’Alsace a su gré à la France de sa tolérance et s’est attachée à elle.
 Et pourtant, les Alsaciens de toutes les confessions, ces Alsaciens qui continuaient de parler allemand, qui entretenaient avec l’Allemagne de quotidiennes relations commerciales, vont se donner, entièrement et sans aucune restriction à la France.
 L’Alsace moderne est une création de la France. Au temps où elle relevait de l’Empire germanique, l’Alsace avait été sans cesse ravagée: par les « Anglais», les « Écorcheurs», les  « Armagnacs», Mansfeld, les Suédois. La France assura sa défense ; Turenne, Condé, Créqui, Villars, Noailles, surent repousser les incursions des Allemands, et Vauban, par la construction de ses places fortes, veilla à la sécurité du pays.
Mais les raisons de leur attachement à la France sont encore plus profondes. Ils se laissèrent gagner par le charme de tout ce qui vient de la France, par les qualités supérieures de la culture française. L’Alsacien a l’esprit droit et juste ; la France lui apporta la grâce et l’aisance. Il fut séduit et conquis.
 Bientôt l’Alsacien lit les livres français  s’initie aux chefs-d’œuvre de la littérature française; il compare avec ce qu’il sait de l’Allemagne, et il reste émerveillé. Il admire à Strasbourg, à Saverne, ailleurs encore, les nouveaux monuments français, d’une distinction si élégante dans leur sobriété; et nous, nous nous sommes arrêtés devant les constructions colossales de l’Allemagne et nous avons dit : Comme c’est laid ! »
 Dès le dix-huitième siècle, un professeur de l’Université de Strasbourg, l’historien de l’Alsace, Jean-Daniel Schoepflin, s’était fait, en une heure solennelle, leur interprète lorsqu’il s’écria : « La nature a été prodigue envers l’Alsace; mais parmi tous les biens dont l’Alsace a été comblée, je regarderai comme le plus grand que, gauloise par ses origines, elle soit revenue à la France. »
L’Alsace de 1789 ne se trouvait pas encore assez française; elle voulait être française, sans qu’aucun État particulier ne s’interposât entre elle et la France.
 La barrière douanière entre l’Alsace et le reste de la France tombe ; une nouvelle barrière se dresse du côté du Rhin. Rien ne distingue plus l’Alsace des autres pays français, rien, sinon peut-être l’ardeur de son patriotisme.
 En 1870, tout Alsacien, même dans les villages, comprend le français et commence à le parler.
 

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