1914 • Invasion du Sundgau

La garde-barrière est accueillante mais elle ne connaît pas un mot de français et je ne suis pas encore très ferré en allemand. Cette nuit m’a permis de faire des progrès considérables en langue boche. La méthode directe donne de surprenants résultats.

Notre marche rapide en avant nous a valu plus de dix mille prisonniers : tous les réservistes alsaciens Qui n’ont pu rejoindre les bataillons auxquels ils étaient affectés. Ils s’en montrent très satisfaits, ce qui n’empêche qu’ils sont persuadés que la plus grande Allemagne marche de succès en succès. Des journaux répandus à foison les renseignent, des journaux qui mentent sans pudeur.

16 septembre 1914 : Rien de changé dans notre situation. Nous sommes toujours groupe mobile de la défense de Belfort, groupe des plus mobiles puisqu’une ou deux fois par semaine, nous faisons de lointaines randonnées. Notre but est toujours le même: nous ramassons les jeunes gens susceptibles d’être incorporés et tous les territoriaux non encore partis. Cette tâche est très simple; on entre dans la mairie avec quatre hommes, baïonnette au canon ; l’instituteur donne la liste des conscrits que des patrouilles vont chercher. Et nous ramenons en France des tas de futurs soldats allemands…

École de Sondersdorf

On part. Les femmes pleurent parce qu’on emmène les hommes valides.

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