1945 : De Gaulle dans la plaine du Rhin


Le 18 juin 1940, jour de l’appel à la résistance du général de Gaulle, l’armée française abandonne Strasbourg qui sera occupé le lendemain par les Allemands. La fuite des Français est finalement une bonne chose, elle a épargné la destruction de la ville. Auto-proclamé chef de la France libre, de Gaulle passe la guerre en Angleterre avec femme et enfants. Il aurait pu servir la France en combattant en Afrique du Nord, où de nombreux Alsaciens ont été tués ou blessés.

Il ne se battra pas non plus en 1944/45. Non-combattant, le général de Gaulle suivra les armées de libération pour distribuer des médailles.

De Gaulle s’est donné pour mission de faire reconstruire les obélisques de Türkheim et Sasbach à la gloire du maréchal Turenne, démolis par les Allemands. Il y avait plus urgent à faire, dans de nombreuses communes rhénanes les habitants vivaient dans la cave de leur maison détruite.

Ces monuments sont une insulte à la population, Turenne est responsable de nombreux saccages de la plaine du Rhin, de l’incendie de centaines de villes et villages et du massacre des habitants de Türkheim en 1675.

L’obélisque de Sasbach en Bade a été reconstruit à l’identique par un groupe de pionniers allemands et français. L’inauguration a lieu le 6 octobre 1945.

Il était impossible de reconstruire l’obélisque de Türkheim en Alsace, les plans auraient été détruits. Pour mémoire, en 1932, les architectes avaient refusé d’apposer leur noms sur le monument. Il faudra attendre 1958 pour le reconstruire.

À Colmar, les statues du général Rapp et de l’amiral Bruat sculptées par Bartholdi ont échappé à la destruction, mais leurs socles ont été détruits en 1940. De Gaulle les a fait classer « Monument historique » en 1945 et 1946. Classement politique, ces statues prétentieuses de style pompier ne méritent pas un tel honneur. Bartholdi était un sculpteur académique contemporain d’Auguste Rodin.

Le monument Rapp a été inauguré le 2 février 1946, celui de Bruat en 1958.


Afin de paraître plus virils, les officiers napoléoniens portaient sous leurs pantalons moulants un « Lumpeseckel », un petits sac de chiffons. Lumpeseckel est devenu une insulte.

2 commentaires

  1. DR MELENNEC. Le breton que je suis comprend parfaitement ce que vous écrivez. Il est exact qu’il n’a combattu ni en 1940, ni en 1944, ni en 1945, ni en Algérie. Il ne fut pas prévenu de la date du débarquement, en juin 1944. On dit que si le général Massu, à Baden-Baden, ne lui avait pas intimé de retourner en France, il ne l’aurait pas fait ! J’ai lu dans Le Monde, il y a longtemps, qu’il avait fait ses valises ainsi que celles de sa famille. Je n’ai aucune preuve de cela, mais les historiens doivent éclaircir cette affaire. Le maréchal Pétain n’a pas quitté le navire, et est revenu en France, après avoir été enlevé par les Allemands, pour défendre son honneur. L’intellligence artificielle me confirme que de Gaulle a bien été condamné à mort en 1940, pour désertion. Avez vous des lumières sur tous ces points ????

    Dr LOUIS MELENNEC

    1. Bonjour, CdG a bien été dégradé et condamné à mort. Le but de son escapade à Baden-Baden, était d’envoyer les troupes stationnées en Allemagne à Paris pour réprimer les émeutes. Témoignage d’un adjudant en 1970. Les appelés étaient cantonnés dans les casernes, on leur bourrait le crâne : c’est de la faute de ces salauds de grévistes que les permissions sont supprimées. Durant une nuit, de mai 68, les officiers ont remplis des chargeurs de balles, les camions étaient prêts à partir, les appelés prêts à en découdre. Contre-ordre le lendemain matin. CdG est rentré à Paris sans l’armée.

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