L’Alsace est bordée de deux frontières : la naturelle et l’administrative.
La frontière naturelle et culturelle de l’Alsace se situe sur la ligne bleue des Vosges qui, sans les routes déneigées est infranchissable en hiver. Les habitants de deux côtés du Rhin ont une Histoire et des origines communes, parlent des dialectes similaires et ont les mêmes traditions culturelles, architecturales, artistiques et culinaires. Ils portent les mêmes noms de famille. Les noms de nombreuses agglomérations, de montagnes et de cours d’eau sont identiques.
Les mariages entre les Alsaciens et leurs voisins rhénans ont toujours été nombreux, même après la Révolution française. Jusqu’au milieu du vingtième siècle, à cause de leurs langues différentes, les mariages entre Alsaciens et francophones étaient rares.
La frontière administrative court le long du Rhin, voie de communication qui est décrétée « frontière naturelle » depuis la Révolution. C’est une des raisons des tentatives d’éradication répétées de la langue maternelle des Alsaciens décrétée « langue de l’ennemi ».

Pour les Alsaciens, le dépaysement est grand en traversant les Vosges. Les villages ne sont pas aussi pimpants. Ils y découvrent aussi l’alsacophobie de certains individus qui adorent l’Alsace… mais pas ses habitants.
Les Alsaciens sont traités de boches et de schpountz, voire de nazis s’ils défendent leur Histoire. Le sujet des incorporés de force dans la Wehrmacht ou les SS est toujours tabou. « Ce sont tous des nazis, puisqu’ils n’ont pas déserté ! ».
On accuse les Alsaciens de « bouffer le pain des Français » quand ils travaillent hors de leur région natale, on se moque de leur accent en leur disant « Ponchour » le matin.
. Les Alsaciens sont traités d’égoïstes parce qu’ils veulent quitter le Grand-Est qui leur a été imposé.
Bonjour,
C’est tout à fait exact ! Das ist korrekt !
La période du Reichsland Elsaß-Lothringen, (1871-1918 ) quoiqu’en disent ses détracteurs : les pseudos historiens,
« post-francisation », ce fut un certain « âge d’Or », pour l’Alsace, avec quelques réserves. C’est pourtant une période de bouleversement avec l’entrée dans le XXe siècle et l’ère du machinisme.
Les Alsaciens étaient de culture et de condition rurale, pour la plupart d’entre eux, ils vivaient dans les nombreux villages ou bourgs, où étaient exploités les vignobles, le travail de la terre, le fermage… C’est vers la fin du XIXe siècle, que quelques industries, les filatures sont établies dans les vallées vosgiennes : Sainte-Marie Aux-Mines. Ils partageaient un certain cousinage avec leurs voisins du Pays de Bade, le même dialecte, des relations étroites, une proximité socio- culturelle, des traditions locales, séparés seulement par le Rhin comme frontière naturelle !
Les villes de Colmar, de Sélestat restaient des villes à taille humaine, de caractère « Campagnarde » où il fait bon vivre, Fribourg-en-Brisgau (Freiburg–im-Breisgau) apparaissait déjà comme une ville plus intellectuelle , universitaire ! Pendant la guerre de 1914-1918, des familles Alsaciennes seront réfugiées à Freiburg en 1917, à l’exemple de ma famille, ville plus sûre que la proximité du front.
C’était les Français établis dans la ceinture Vosgienne, qui bombardaient les villes Alsaciennes comme Mulhouse !
On nous a imposé depuis Paris en 2016, avec un certain autoritarisme, comme à l’accoutumé, de nous intégrés dans ce « Grand Machin » inutile, boursouflé, qu’est le Grand-Est, une entité coûteuse qu’il faut jeter à la poubelle. Les Alsaciens qui n’en voulaient pas se sont fait insultés par les « Français de l’intérieur » nous traitant « d’égoïstes identitaires »
Toujours les mêmes préjugés pour les Alsaciens et les Mosellans, mais pas pour les Bretons, les Occitans, les Corses, les Basques…Pour eux c’est la cote !
Aujourd’hui, si nos ancêtres revenaient, ils ne reconnaitraient plus l’Alsace qu’ils ont connut de leur temps !
Des jeunes touristes Allemands en visite, aujourd’hui à Mulhouse, s’amusaient à déchiffrer un texte écrit en allemand sur une façade de l’Hôtel de ville, et cherchaient les traductions en français des lieux qu’ils visitaient. Ce doit être pour eux une étrangeté, de voir qu’une ville où, encore quelques décennies en arrière, les habitants pouvaient les guider, les informer dans la langue commune : l’Allemand.
Malheureusement, ce n’est plus le cas, le « mondialisme » est passé par là !
Merci pour votre très intéressante réponse. Ma famille n’a pas été expulsée mais a subi les chicaneries policières pour être naturalisée. Cordialement