Ce monument n’a pas été érigé à la mémoire des Feldgrauen Strasbourgeois morts à la guerre mais à celle de leurs ennemis. Il a été érigé sur le « Kaiserplatz » rebaptisé « place de la République ».
La mention « Morts pour la Patrie » est interdite sur les monuments à la mémoire des Alsaciens tués à la guerre, tout comme le nom de leurs régiments et leurs prénoms de naissance qui ont été francisés. Seule mentions autorisées : « Aux victimes de la guerre » « Aux enfants de » Les Feldgrauen sont infantilisés, leur Histoire doit disparaitre dans les oubliettes de l’Histoire.
Quelques rares communes braveront l’interdit en faisant graver dans la pierre les prénoms allemands de leurs défunts.
Il faudra attendre 1936 pour que la ville érige enfin un monument à la mémoire des Strasbourgeois mort durant le conflit de 1914/18. Il représente une mère tenant ses deux fils, anciens ennemis. Falsification de l’Histoire : la Convention de La Haye du 18 octobre 1907, reconnue par la France en 1910, interdit à tout belligérant d’obliger les ressortissants du pays adverse à se battre contre ce dernier.
La plupart des Alsaciens faisant partie de l’armée française sont envoyés dans les colonies. La plupart des décès sont dus à des accidents ou a des maladies tropicales. Pour les Poilus c’étaient des planqués. Le bruit qui court que deux frères, deux cousins alsaciens se sont retrouvés face à face dans des tranchées ennemies n’est qu’un fantasme.
Le recensement des registres d’état-civil de 1914 à 1920 indique que les trois-quarts des Feldgrauen strasbourgeois ont été tués sur le front ouest.
Aucun respect pour les Strasbourgeois tués au front : le 14 juillet 1919, un immense défilé est organisé à la gloire de leurs anciens ennemis.
Alsaciae - Chroniques d'Alsace © 