L’académicien Jean Richepin est l’auteur d’un texte haineux paru dans le « petit Journal » en octobre 1914, laissant croire que les militaires allemands coupaient les mains des garçons pour les empêcher de devenir soldats. Il n’y a aucun témoignage ni aucune trace d’une telle barbarie. Son texte, illustré par des germanophobes a fait le tour du monde. L’Allemagne, quant à elle a édité des cartes montrant des Feldgrauen partageant leurs repas avec des enfants des pays ennemis.

LA HAINE (Jean Richepin)
S’il est possible qu’il fleurisse encore quelque part, dans l’âme française, une dernière fleur de pitié pour ces brutes, il faut l’en extirper comme une fleur de poison, et en faire de la cendre et du fumier, et planter à même ce terreau immonde la fleur que nous ne connaissions point, la fleur que nous devons cultiver désormais, la sainte fleur de la haine.
Non pas de cette haine bestiale et démente qu’exalte un de leurs poètes, et qui gonfle l’âme allemande à la façon, d’un monstrueux abcès, et en fait gicler toutes les sanies de la plus atroce scélératesse ! Nous aurions beau le vouloir, et y employer nos énergies les meilleures, elle ne pourrait pas prendre racine dans l’âme française, cette haine-là. Nous sommes de civilisation trop ancienne et trop noble pour redevenir jamais les fauves qu’ils sont, en régression jusqu’aux époques préhistoriques où le futur homme, encore à l’état de Caliban, se vautrait en pleine animalité.
La haine qui les rend tels, et qui est l’essence même de leur âme, elle nous fait horreur. Nous ne permettrons pas qu’ils nous l’enseignent, ces docteurs en infamie. Nous répugnons à nous assimiler ce produit de leur hideuse culture. Même pour les punir de leurs crimes, nous ne saurions pas être leurs disciples en cruauté.
Qui de nous aurait l’abominable courage de tirer sur des ambulances, de supplicier des populations sans armes, de mettre des otages innocents en boucliers voués au massacre devant nos troupes marchant à l’assaut, de lancer sur des villes ouvertes des bombes au naphte, des obus à cordelettes de résine déroulant l’incendie, d’arroser les maisons habitées avec des pompes à pétrole, de souiller des jeunes filles sous les yeux des parents immobilisés, d’assassiner ensuite les victimes de ces horreurs après leur avoir fait à elles-mêmes creuser leur fosse, et d’emmener en captivité quatorze mille adolescents de quinze à dix-sept ans, comme ils viennent de le faire dans le Cambrésis, renouvelant ainsi les plus inhumaines pratiques de l’esclavage, et de couper le poing droit à ces combattants futurs, comme ils l’ont fait ailleurs, et enfin de renvoyer des prisonniers mutilés, comme ils l’ont fait récemment en Russie, où l’on a vu revenir des cosaques les yeux crevés, sans nez et sans langue ?
Se trouverait-il chez nous un officier pour commander des monstruosités pareilles, un soldat pour les exécuter ? Non, non, à coup sûr, je le jure par notre civilisation, par notre sensibilité, par toute notre histoire, il n’est pas un Français dont l’âme consentirait à tant de férocité, à tant d’avilissement. L’idée seule que l’on puisse l’en supposer capable soulèverait d’indignation et de dégoût celui d’entre nous que l’on, condamnerait à être ce bourreau ou ce valet de bourreau.
Et pourtant ils s’y emploient, eux, à ces métiers épouvantables, et avec méthode, et avec joie. Ils ont des chefs qui en donnent les consignes. Ils ont des soudards qui obéissent à ces consignes, et qui même, non contents d’y obéir, s’en délectent.
Ils ont pire encore. Ils ont des écrivains, des philosophes, des professeurs, qui approuvent ces tortionnaires. Non seulement en ne protestant pas là contre, mais en affirmant que la guerre faite ainsi est logique, et que qui veut la fin, veut les moyens, et que tous les moyens sont bons quand cette fin est sacrée, et qu’ici la fin est sacrée, puisqu’il s’agit d’imposer au monde le règne de l’idéal allemand.
Et ces penseurs appellent cela un idéal !
Et ils ont pire encore ; Ils ont pour chef suprême un aliéné qui décrète que tout cela est de droit divin, qu’il est le représentant du Très-Haut parlant par sa voix à lui, à lui le Kaiser infirme et mastoïde. Et il essaie de le propager dans le monde, par un factum dont sont inondés les États-Unis, factum où il proclame décliner toute responsabilité pour le terrible crime de cette guerre et toutes ses conséquences relativement au développement du royaume de Dieu sur la terre.
Et ils ont pire encore. Ils ont ce tas de brutes qu’ils sont, ayant foi dans cet Évangile de massacre.
Et ils ont pire encore. Ils ont chez eux des femmes, des mères, écrivant des lettres comme celle, authentifiée par le témoignage d’un intendant militaire, et trouvée par lui sur un officier allemand blessé, et au bout de laquelle cette mégère dit à son mari : « J’espère que tu n’épargneras ni les femmes ni les enfants ».
O âme française, âme gaie, généreuse, noble, âme de ce pays souriant que nos vieux poètes appelaient déjà, il y a mille ans, la doulce France, l’heure est venue, tu le vois bien, grâce à ces monstres, de ne plus être par trop la doulce France, et de laisser fleurir en toi, même au cœur des plus incorrigibles pacifistes, des plus extatiques humanitaires, la fleur de la haine, de la haine implacable, sans rémission, sans exception, justicière et vengeresse, de la haine qui va enfin devenir par toi la belle haine, la sainte haine, la haine ayant pour épanouissement suprême l’amour entre tous les enfants de la terre, une fois Caïn exterminé.
Le petit Journal du 13 octobre 1914



Certains drapeaux révolutionnaires portaient la devise : « Liberté, égalité, fraternité ou la mort. Sur certains, la devise était en allemand pour que mes ancêtres puissent comprendre.
Merci pour vos commentaires. Je ne suis pas fier de l’Alsacien Westermann cité dans le Livre Bleu. Une seule rue porte son nom en France : à Pantin. Il est pratiquement impossible de renommer une rue à la gloire d’un criminel de guerre. Un ancien maire de Paris m’avait répondu que le criminel fait partie de l’histoire de la ville. Ils pourraient mettre une rue Pétain.
cordialement.
LOUIS MELENNEC, docteur en droit, docteur en médecine, historien diplômé de la Sorbonne (DEA, 2001).
Ce texte est ABOMINABLE, EXECRABLE. J’ai lu des textes écrits par des Français de 1914 à 1940. Mais nulle part des abominations comme celles-ci.
C’est ainsi que la France a préparé la « revanche » contre nos frères Allemands, et alimenté la Boucherie de 1940.
De 1914 à 1918, la Bretagne, petit pays pacifique, a laissé sur les champs de bataille 150 000 Morts. Avec les enfants qu’ils auraient eu – ils étaient tous jeunes ou très jeunes – , une saignée de 400 000 victimes. Nous ne nous sommes jamais remis de ces deuils. C’est ainsi que nous avons perdu nos grand-pères, nos pères, nos oncles.
Je transmets ce texte en Bretagne : il faut que les Bretons, qui n’ont jamais eu de contentieux avec les Allemands, soient informés de ce dont notre voisin de l’Est, auto-proclamé Patrie des Droits de l’Homme, a été capable.
Il ya aura une suite.
Mais dans l’attente, téléchargez le LIVRE BLEU DE LA BRETAGNE, et lisez, en famille, les pages 55 à 60 : LA BRETAGNE DECERVELEE ET DETRUITE PAR LA FRANCE. Ce petit livre a été diffusé dans le monde, notamment par la Voix de la Russie, dans cent pays, en quarante langues.
Je vous remercie d’avoir rendu public ce texte de Jean RICHEPIN.
C’est ici que la phrase célèbre de Clémenceau trouve son meilleur écho :
« Donnez – moi quarante trous du cul : je vous en fait immédiatement une Académie française ».
Je suis consterné.
LOUIS MELENNEC