Sur une idée du germanophobe Jean-Jacques Waltz, dit Hansi, une tournée de distribution de livres est organisée dans les villages, pour récompenser les enfants alsaciens parlant bien le français. Dans des voitures pavoisées de drapeaux tricolores ont pris place : Hansi, Christian Pfister (rédacteur d’une fausse histoire de l’Alsace) ainsi que le général de Pouydraguin (briseur de grèves en Alsace en 1919) et madame Florine Langweil une généreuse donatrice. En sus des livres de Hansi, des bonnets de Poilus bleu horizon sont offerts aux garçons dont les pères ont combattu dans l’armée impériale. La fête est gâchée par des drapeaux alsaciens rouge et blancs.
Tournée de propagande de Hansi
« Le cortège automobile quitte Colmar et arrive assez rapidement à Orschwihr. Là, quelques drapeaux autonomistes flottent cyniquement à côté des drapeaux tricolores, mais ils sont en infime minorité. Mme Langweil descend de voiture avec sa suite et se rend place Saint-Nicolas, où l’on a préparé, en face de l’estrade des enfants, des chaises pour les grandes personne ».
Le Figaro 17/07/1932
Prix de français
Et maintenant, écoutez ce qu’il faut bien qu’on vous dise : l’Œuvre du Prix de Français en Alsace est une œuvre belle, nécessaire, indispensable. Mais il faut qu’on la fasse vivre. Il faut que l’on trouve, chaque année, les quarante mille francs nécessaires pour acheter les prix de 2.000 écoles de villages. Envoyez des dons ou envoyez des livres [chacun des prix de français distribué par l’Œuvre coûte de 20 à 30 francs]. Ah ! J’en suis sûr, bien des familles françaises, en souvenir d’un enfant tombé à l’ennemi ou d’un héros sauvé de la mort, voudront adopter une école d’Alsace et la doter d’un prix portant le nom d’un disparu, d’un mutilé, d’un survivant glorieux. Contribution modeste qui sera consentie avec élan, avec fierté, avec l’idée émouvante que, grâce au beau livre envoyé là-bas, une fillette ou un petit garçon d’un village alsacien, Suzel ou Yerri, dira avec un français plus pur, l’an prochain, à la fête de l’école, son hymne d’amour à la France.
L’Illustration n° 4299 du 25/07 1925 Albéric Cahuet
Pour mémoire
Le 8 septembre 1914, Hansi est déclaré traitre envers l’Allemagne. Le commandement allemand de la place de Colmar proclame que Jean-Jacques Waltz, dit Hansi, engagé dans l’armée française, est un traître envers son pays. Il est interdit à la population de lui donner asile.