L’Alsace-Lorraine est en zone d’occupation militaire française. Ses habitants vivent sous un régime de dictature militaire. Matthias Erzberger, délégué du Gouvernement allemand demande en vain à Foch d’assouplir le régime postal des Alsaciens-Lorrains.
Discussion entre le maréchal Foch et le délégué allemand Matthias Erzberger.
Foch : Les expulsions d’Alsace-Lorraine n’ont rien à faire avec le gouvernement français ; il s’agit ici de questions purement militaires. Le but en est la sécurité des troupes alliées. Je refuse d’admettre des conseils ou des critiques sur des mesures d’ordre militaire. Je rappelle, au surplus, les événements de Lille et du nord de la France.
Erzberger : C’était alors la guerre, nous sommes aujourd’hui à une époque d’armistice.
Foch : La France ne vit pas en rapports de paix avec l’Allemagne. Je suis soldat et si la paix n’existe pas, c’est la guerre ; il n’y a pas de troisième alternative.
Erzberger : Cette troisième alternative est justement l’armistice… On pourrait pour le moins adoucir les duretés du régime pour les habitants de l’Alsace-Lorraine en levant le blocus postal.
Foch : Laissons là ce chapitre… Rien ne sera changé à l’état de guerre en Alsace-Lorraine.
Erzberger : Cela est profondément regrettable.
21/01/1919 : Journal de Genève