1700 : Les paysans d’Alsace élèvent des chevaux borgnes ou aveugles, impropres à la guerre

M de la Houssaye, étoit intendant d’Alsace en 1700 ; il écrivoit au ministre du Roi Louis XIV

« c’est inutilement que S. M. entretient à grands frais des haras dans la province d’Alsace; on n’y a pas encore trouvé un seul cheval propre à la cavalerie, il n’y en a pas encore dans ce moment, ou du moins on n’y en trouveroit que très-peu. La raison en est que c’est encore l’expérience qui a fait voir aux paysans alsaciens, le danger d’avoir des chevaux propres à la cavalerie; s’ils en avoient, leur agriculture seroit ruinée dès la première guerre que l’on feroit dans leur pays : c’est ce qui arriva au petit royaume de Hanovre.

On reproche aux paysans d’Alsace d’avoir trop de chevaux aveugles ou borgnes, et c’est ce qui leur convient; parce que la cavalerie ne prend que des chevaux dont les deux yeux sont en bon état.

Les Flamands n’élèvent pas non plus des chevaux qui soient propres à la cavalerie, parce que leur pays est, comme l’Alsace exposé à devenir, le théâtre de la guerre, et ils n’ont pas besoin de chevaux jolis et bon coureurs pour labourer leurs terres.

Les provinces de l’intérieur peuvent seules élever des chevaux pour la cavalerie et pour les familles riches qui ont des carrosses, ou qui montent à cheval.

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