Prénoms ancestraux des Alsaciens

Sous l’Ancien-Régime, les Alsaciens, pour la plupart germanophones portaient des prénoms allemands. Les registres de naissances ou de baptêmes, de mariages et de décès étaient tenus par les différences communautés religieuses. Les rois de France ne s’intéressaient pas à ces questions.

Les Révolutionnaires veulent créer un état-nation autoritaire centralisé dans lequel tout le monde parlerait la même langue, et porteraient les mêmes prénoms l’alsacien est décrété langue de l’ennemi.

La gestion des registres est confisquée aux religieux, et confiée aux mairies. Ils doivent être rédigés en français, en deux exemplaires. Les noms allemands traditionnels sont interdits, Dans tous les registres, les Alsaciens sont affublés de prénoms étrangers pour eux. Même les prénoms allemands des défunts sont francisés. Dans les campagnes, faute de locuteurs francophones il faudra une génération pour uniformiser le système.

Dans les mois qui suivent, Les prénoms de saints seront interdits, les Révolutionnaires imposeront des prénoms parfois ridicules, des noms de fleurs, courants actuellement, mais aussi des noms de légumes ou d’outils.

Napoléon alors premier consul réglemente l’usage des prénoms. Les noms de saints sont à nouveau autorisés mais pas les prénoms allemands. Cette loi perdurera jusqu’en 1993.

« À compter de la publication de la présente loi, les noms en usage dans les différents calendriers, et ceux des personnages connus de l’histoire ancienne, pourront seuls être reçus, comme prénoms sur les registres de l’état civil destinés à constater la naissance des enfants ; et il est interdit aux officiels publics d’en admettre aucun autre dans leurs actes ».

Quand les pères savaient lire et écrire, de génération en génération ils corrigeaient l’officier d’état-civil qui inscrivaient «Jean, fils de Jean». Au bas de la page les pères signaient «Johann»

Les Alsaciens nés durant la période du Reichsland retrouvent leurs anciens prénoms allemands.

La date est officiellement avancée au 11 novembre afin de neutraliser son gouvernement et de l’empêcher de s’asseoir a la table des négociations de paix. Une chape de plomb est posée sur l’Alsace-Lorraine. Le  gouvernement français fait comme rien ne n’y est passé entre 1870 et 1918.

Selon la loi du 11 Germinal, seuls les prénoms des nouveaux nés doivent être français. Les registres d’état-civil sont falsifiés, tous les prénoms allemands des habitants morts ou vivants sont francisés. Sur les monuments aux morts, les Feldgrauen alsaciens sont affublés des prénoms de l’ancien ennemi. La chose est d’une extrême violence parce que les défunts ne sont pas dans les tombes familiales. Heureusement, quelques églises apposent une plaque avec les prénoms originaux.

De nombreux élus font du zèle en francisant les prénoms des des anciens notables et héros alsaciens sur les monuments et les plaques de rues.

Les Alsaciens nés durant la période du Reichsland ou durant l’occupation allemande de 1940/45, ont eu la surprise de retrouver leurs prénoms allemands originaux sur leurs cartes d’identité, les seuls valables juridiquement. Durant 75 ans, l’État a outrepassé ses droits, il n’avait aucune légitimité de franciser les prénoms des Alsaciens sur les registres d’état-civil.

Un commentaire

  1. LA DISPARITION PROGRAMMEE DE LA LANGUE BRETONNE.

    J’ai eu l’avantage de Rencontrer Goulven Pennoad à l’issue d’un colloque à Paris, en 1999, colloque au cours duquel on m’a invité à exposer ce que fut la constitution de la Bretagne au 15 ème siècle. Une longue Correspondance a suivi, jusque’à sa mort.

    L’opinion de Tanguy Malmanche et de Goulven Pennoad : une mort assurée, dans un avenir bref. *

    « La résurection de l’hébreu est due à deux causes :

    La création de l’État d’Israel ;
    La volonté pour cet état d’avoir un idiome commun pour la diaspora.

    Mais même en Israel, on parle de plus en plus le bas-ricain. Comme en Angleterre, où 20 pour 100 des indigènes environ entendent encore la langue de Shakespeare, voire le King’s english.

    Le moteur du déclin et de la mort d’un idiome est son inutilité pour la vie d’une communauté.

    Dès 1903, Tangi Malmanche écrivait que le paysan

    qui avait adopté la malaxeuse moderne jetait sans état d’âme sa vieille baratte sur le tas de fumier.

    A quoi servent les parlers vernaculaires bretons ? A rien. Seul l’usage du français, aujourd’hui, du bas-ricain peut mener à quelque chose : permettre de gagner sa vie, de devenir un monsieur, comme on disait naguère.

    Il existe tout de même une chance de survie du breton. C’est sa valeur liturgique. Il en sera de même, un jour, pour le français. Nombre de francisants continueront à faire usage d’un idiome devenu socialement aussi inutile que la vielle baratte de nos paysans, parce que – penseront-ils -, c’était la plus belle langue qui fut jamais, celle et la seule par laquelle ils pourront exprimer leurs sentiments les plus intimes venus du fond des âges – jureront-ils, même si leur grand-père parlait un autre idiome. Comme aujourd’hui même j’ai été exalté et ravi par la lecture de quelques pages du Metamorphoseon d’Apulsius Malaur’erisis ; mais cela, je ne puis le faire que parce que, auparavant, j’ai pu acquérir une modeste aisance grâce au français…* Le breton que nous construisons n’a pas plus d’avenir *: ce sera le lieu secret où quelques centaines (quelques milliers au plus) d’intellectuels qui auront mené leur vie à bien par le truchement du bas-ricain, ou peut-être l’allemand, ce qui est peu probable, et qui penseront que nulle langue jamais ne fut plus belle. Etc. »

    IL ne sert à rien de prévenir les Bretons : ils gobent tout ce qu’on leur dit.** C’est incurable. Et il a deux mille ans qu’ils se livrent à leur sport favori : se taper dans la figure, s’injurier. Ce sont toujours les autres, pour eux, qui sont coupables. Je parle en expert, non en amateur.

    Il y a pire : le nombre de complices de ce système en Bretagne. Des complices qui TOUCHENT à la fin de chaque mois. Molac et Lefur reçoivent la présente lettre. Mélenchon ricane sûrement. Elle est publiée dans plusieurs pays. Sécurité bien ordonnée commence par soi-même. Avec madame MORVAN, ils pourront sabrer le champagne. Ne m’invitez pas : je déteste le champagne. Par bonheur, nos amis Berbères, Québecquois, Catalans, Basques, Alsaciens résistent. Je ne veux pas être trop sévère à l’égard de Molac et Lefur, dont je sais qu’ils ont la tripe bretonne : mais ils sont trahis par les leurs : que peuvent-ils faire parmi une bande de lâches ?*

    Il ne sert à rien d’écrire aux Alsaciens : ils ne publient pas les commentaires qu’on leur adresse. LOUIS MELENNEC

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