Carte postale de propagande
Cette photo n’a pas été réalisée en Alsace occupée par l’armée française puisqu’elle n’a pas été validée par un visa de censure du gouvernement. Les journalistes étant interdits dans les zones de guerre, les clichés sont réalisés par la Section photographique de l’armée. Les reportages paraissant dans les journaux sont des communiqués fournis par le Bulletin des armées.
Cette carte de propagande a été réalisée dans un atelier parisien lors de la guerre de 1914/18. C’est un décor : les deux cloisons ne sont pas perpendiculaires, une fausse fenêtre est fixée sur celle de gauche. Les habits alsaciens tout comme les uniformes proviennent probablement d’un loueur de costumes.
Cette photo laisse entendre que les habitants d’Alsace étaient francophiles et heureux de recevoir des militaire français. En réalité, ils ont été très mal reçu, les civils leur tiraient dessus. (source Bulletin des armées)
On constate plusieurs invraisemblances
Seuls les officiers bénéficiaient de bons de logement pour coucher chez l’habitant.
Afin d’éviter les désertions, les troupiers étaient rassemblés pour la nuit. Ils dormaient à deux sous la tente, (chacun en possédant la moitié dans son barda) ou sur la paille dans des bâtiments réquisitionnés : église, école, grange, entrepôt d’usine.
Ce modèle de costume avec la grande coiffe noire n’était porté ni dans le Sundgau ni dans les vallées de Thann et Sankt-Amarin, ni dans les alpages occupés par l’armée française. Imitant les dessins de Hansi, une costume alsacien standardisé à grande coiffe noire à cocarde tricolore est inventé par la propagande.
Peu d’Alsaciennes possédaient un costume traditionnel, objet de luxe, porté les dimanches et lors des fêtes religieuses. La coiffe n’était pas portée à l’intérieur. La photo représente la Stube, pièce intime, réservée aux grandes occasion. Personne n’y pénètre en brodequins.
Les étrangers étaient reçus sur le pas de la porte d’entrée.
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