1918 : Certificat d’études primaires germanophobes à St-Amarin

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Dès la déclaration de guerre l’armée française envahit le Reichsland Elsaß-Lothringen. Elle est repoussée, mais une partie est occupée durant toute la guerre (Sommets vosgiens, vallées de St-Amarin, de Thann ainsi qu’une partie du Sundgau. De nombreuses bourgades sont bombardées. Tous les hommes en âge de combattre sont fait prisonniers et emmenés Outre-Vosges, mettant l’économie locale en péril.

Les écoles sont occupées par des Poilus-instituteurs qui enseignent aux écoliers une Histoire de l’Alsace partisane et mensongère.  Une gamine parle même de Boches dans son devoir.

Le 1er  juillet 1918 sont organisées les épreuves du certificat d’études dont voici les sujets :

ORTHOGRAPHE (dictées)

Le vieux drapeau. (garçons)

Il était une fois un drapeau tricolore qui avait été caché pendant de longues années au fond d’une armoire d’Alsace. Il s’ennuyait de ne plus flotter à la fenêtre, comme autrefois, et il vieillissait tristement, car il craignait de ne plus revoir la lumière du jour. Pourtant, un beau matin, il est sorti de sa cachette, et on la déplié. Alors il a vu des soldats, rouges et bleus comme lui, passer dans la rue en chantant, et d’autres drapeaux pareils à lui flotter à toutes les fenêtres ; et avec ses plis usés, ses couleurs fanées, il ressemblait à un grand-père, qui sourit dans ses rides au milieu de tous ses petits-enfants.

Un cimetière militaire. (filles)

Il est situé à l’écart du village et de la route, sur un versant de la montagne, à l’ombre d’un drapeau tricolore. De simples croix de bois blanc. Nul monument. Des mains pieuses viennent seulement orner les tombes de fleurs passagères. C’est  là que dorment, dans la terre d’Alsace, ceux qui sont tombés pour la reprendre ou la défendre. Les petites croix, avec leurs cocardes, s’alignent comme des compagnies pour une revue. Au milieu d’elles, la tombe du général; et tous ces morts, chasseurs, fantassins, artilleurs, soldats de France, semblent encore former, autour de leur chef, comme une garde d’honneur.

COMPOSITION FRANÇAISE

 1 (Garçons)  Une troupe quitte votre village pour monter aux tranchées ; une autre troupe descend des tranchées pour venir cantonner dans le village. Racontez le départ de l’une et l’arrivée de l’autre, et dites quelles différences vous avez pu remarquer entre ces deux troupes.

2 (Filles) — Vous écrivez à une petite Parisienne de votre âge, pour lui raconter comment les soldats français sont arrivés dans votre village au mois d’août 1914, et les sentiments que vous avez éprouvés.

3 (Adultes) — Un soldat, qui a logé chez vous et qui est maintenant dans les tranchées du Hartmann, vous a écrit : il s’ennuie, il trouve que la guerre dure trop longtemps. — Répondez-lui…..

HISTOIRE

1 (Garçons). — Racontez comment, par qui et à quelle date l’Alsace a été réunie à la France, — à la suite de quels événements elle en a été séparée, et ce qu’ont  fait les Alsaciens quand votre pays a été pris par les Allemands.

2 (Filles). — Racontez ce que vous savez de Jeanne d’Arc, et dites pourquoi vous l’aimez.

TRAVAUX DES ÉLÈVES

Devoir de Madeleine HINDERHOLTZ – École de Willer

Chère petite Sœur de France,

Par cette lettre je veux vous décrire comment les troupes françaises ont fait leur entrée dans la belle Alsace. Le 3 août 1914, l’Allemagne déclara là guerre à la France. Aussitôt la France réunit ses armées et celles-ci arrivèrent le 7 août dans notre village. Vers onze heures du matin, les Boches parcouraient encore notre village, pendant que nos diables bleus passaient les montagnes et avançaient toujours. Il y eut une rencontre sur la colline de Saint-Joseph. C’est là qu’un Boche fut tué en se sauvant. Un autre fut blessé et ceux qui restaient s’enfuirent.

Vers trois heures de l’après-midi, un voiturier  qui venait de la vallée nous disait que les Français sont déjà derrière Moosch. D’abord on ne voulait pas le croire, mais il le fallait ensuite. Presque tout le village était rassemblé sur la place de l’église. Ensuite la foule se pressait le long de la grande route On était impatient, car on se réjouissait de leur arrivée. C’était surtout pour admirer leur uniforme, c’est-à-dire la culotte rouge, la veste et la capote bleue.

Après une heure d’attente, on vit arriver les cavaliers, épée en main et s’avançant fièrement. Quelques moments après, ce furent les troupes qui défilèrent en rang. Comme c’était une journée très chaude, les soldats suaient sous leurs sacs. Ce qui était embêtant, c’était de ne pas avoir quelque chose pour boire. Ce fut le moment des prunes; on secoua les pruniers, on remplissait des paniers, on parcourait les rangs des troupes et on leur en offrit. On n’entendit que crier : « Des prunes, oh, que c’est bon ! » On posa des seaux remplis de citrons, d’eau ou de sirop, des deux côtés de la route, et les soldats y plongeaient leur quart.

Devoir d’Ernest MÉNY, École de Saint-Amarin. 

Au XVIIème  siècle éclata la guerre de Trente Ans. Les protestants allemands se révoltaient contre l’empereur d’Autriche. Le cardinal de Richelieu, ministre de Louis XIII, alla soutenir les protestants  allemands pour abaisser la Maison d’Autriche. Par plusieurs reprises, l’Alsace fut ravagée par les Impériaux, mais ils furent battus par les Suédois et les Français. Ils furent chassés de l’Alsace. En 1643, Louis XIII meurt et Louis XIV devient roi. Turenne reçut le commandement des troupes. Il fut battu au nord de l’Alsace et les Impériaux l’envahissaient. Turenne fit le tour des Vosges et alla pénétrer par le sud. Les Impériaux éloignés dans des villages croyaient passer l’hiver et battre les Français au printemps. Mais Turenne, vaillant général, les battit à Turkheim. Et il les chassa d’Alsace. En 1648, Louis XIV signa le traité de Westphalie et l’Alsace devint française, moins Strasbourg qui resta libre jusqu’en 1681, où Louis XIV fit son entrée solennelle. En 1648, l’Alsace était française.

En 1870, le roi de Prusse, Guillaume I, voulait faire roi d’Espagne son cousin Léopold. La France refusa et la guerre éclate avec la Prusse. Nos armées trop peu nombreuses et mal commandées furent battues à Wissembourg, Woerth, Froeschwiller et Reischoffen, puis à Forbach, à Gravelotte et à Saint-Privat. L’armée française se retira vers Sedan où elle fut faite prisonnière. Le 28 septembre 1870, Paris fut assiégé. Bazaine enfermé dans Metz avec son armée furent faits prisonniers. Paris se rend le 29 janvier 1871. Les Français furent victorieux à Bapaume, mais battus à Saint-Quentin. L’armée de l’Est dut se réfugier en Suisse. On signa le traité de Francfort ; malgré toutes les protestations, l’Alsace fut arrachée à la France.

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