1919 : Répression des grèves dans le bassin potassique

L’euphorie due à l’arrivée de l’armée française est très vite retombée. Un malaise profond règne en Alsace-Lorraine. La région est occupée militairement par la France, ses habitants vivent sous un régime totalitaire. Des grèves éclatent un peu partout, sévèrement réprimées par le général de Pouydraguin. Officiellement, les mines de potasse sont fermées parce qu’il n’y a pas de chaussures pour les mineurs.

Répression des grèves en Alsace par le général de Pouydraguin.

ARRETE : Le Commandant du 18e Corps d’armée, Vu les lois du 9 août 1849 sur l’état de siège et du 7 juin 1848 sur les attroupements. Attendu que des attentats à main armée en vue de porter atteinte à la liberté du travail ont été constatés :

Article 1. – Les rassemblements de plus de trois personnes sont interdits sur les territoires des communes de Wittenheim, Wittelsheim, Bollwiller, Kingersheim, Ruelisheim, Ensisheim, Pulversheim, Staffelfelden, Richwiller, Lutterbach.

Article 2. – Les réunions, cortèges et manifestations de tous ordres sont interdits sur les territoires des Cercles (Kreis) de Mulhouse, de Thann et de Guebwiller.

Article 3. – Le port des armes de toute nature est interdit.

Article 4. – Les contrevenants au présent arrêté seront immédiatement déférés devant la juridiction militaire. Fait à Mulhouse, le 28 août 1919. A. de Pouydraguin.

 Convocation de Charles Kuhn président du syndicat des mineurs du Haut-Rhin par le sous-préfet Gasser qui le menace

« A présent on a fini de rire. A partir d’aujourd’hui l’état de siège renforcé est déclaré. Si deux personnes se rassemblent elles seront arrêtées. Si l’affaire n’est pas terminée dans le courant de la journée, on vous arrêtera demain. Des grévistes ont tiré des coups de revolver et, lancé des grenades à main. Vous leur avez donné les ordres. Si votre journal, c’est-à-dire le Républicain écrit encore un mot, on arrêtera également les rédacteurs. Nous savons ce que vous voulez. »

 

Un commentaire

  1. Je me suis interessé de près à la répression syndicale aux mines de potasse. J’ai un grand-père y ayant travaillé, mais pas encore cette année-là. A moins d’une erreur de ma part, je n’ai pas pu retrouver une trace des dossiers du personnel aux AD68. J’ai néanmoins pu collecter des exemples précis de l’exploitation honteuse des travailleurs qui légitimaient largement ces grêves. Le malaise est un terme bien soft pour décrire ce que les alsaciens ressentaient réellement.

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