1933 : Tricentenaire mensonger de Bouxwiller

Falsification de l’Histoire : l’Alsace, ancien territoire du Saint-Empire-Germanique ne voulait pas perdre sa liberté en devenant française. L’Alsace a été annexée de force dans le sang et les larmes, morceau par morceau, durant 150 ans de 1648 à 1798. Les armées françaises appliquaient un régime de terreur : dévastations de la plaine du Rhin, incendies, pillages, massacres des populations, viols, dragonnades, persécutions des protestants (majoritaires en Alsace).

À partir des années 1930, plusieurs municipalités alsaciennes organisent des commémorations historiques mensongères avec la bénédiction des autorités civiles et militaires qui racontent une Histoire mensongère de l’Alsace à la population. Lors de ces mascarades, la République tolère les défilés militaires avec uniformes et drapeaux royalistes. De peur de passer pour des germanophiles, voire des francophobes, les Alsaciens acceptent toutes les compromissions.

Le mois dernier, on a fêté, en Basse-Alsace, le tricentenaire du « rattachement » à la France de Bouxwiller, Ingwiller et Neuwiller. Pour les besoins de la cause, on a travesti les faits historiques. On a parlé du libre rattachement de ces trois localités à là France. La vérité est que les troupes royales françaises d’alors en bataille dans la région ont pénétré dans ces trois villes qui ont bien dû se déclarer françaises. Et les reportages de Paris-Soir et les articles prétentieux du Temps n’empêchent pas la population de ces trois localités de continuer à parler depuis, trois siècles le dialecte alsacien et de lire et écrire la langue allemande.

L’Histoire de Buschsweiler / Bouxwiller vue par le Temps

Les fêtes de Bouxwiller. La petite ville de Bouxwiller fêtera dimanche le tricentenaire de son rattachement à la France, et c’est toute l’Alsace qui évoquera avec fierté ces heures lointaines où elle fit librement appel à la protection des troupes du maréchal duc de La Force. Les Suédois occupaient alors, on le sait, l’Alsace, et c’est pour mettre fin aux ravages de son territoire que le comte Philippe de Wolfgang de Hanau-Lichtenberg, résidant à Bouxwiller se tourna vers la France, Bouxwiller, Ingwiller et Neuviller reçurent avec enthousiasme les 4,000 hommes du colonel de La Bloquerie qui leur apportait la libération. Vieille terre gauloise, l’Alsace, ce jour-là, s’était donnée à la France. C’est le souvenir du traité de, Paris en 1634, du traité de Rueil en 1635 où Colmar, à son tour, se donna à nous, de la paix de Munster en 1648 concernant ces rattachements, qui sera évoqué dimanche dans la joie et la paix revenue.

Pièce de 2 Kreutzer du comté de Hanau-Lichtenberg datant de 1664

La petite ville de Bouxwiller, dans le Bas-Rhin, a célébré, joyeusement aujourd’hui le tricentenaire de son rattachement à la France. C’est au professeur Thieling, qui enseigne l’histoire à Bouxwiller, que. revint, ce matin, l’honneur d’évoquer ces grandes heures alsaciennes, au cours d’une conférence donnée à la salle-des fêtes du collège. M. Roland Marcel, préfet du. Bas-Rhin, présida ensuite un banquet officiel à l’issue duquel il prit la parole ainsi que les maires de Neuwiller et d’Ingwiller.

Dans l’après-midi un cortège historique déroula dans les rues ses pittoresques évocations du passé. Autour de M. Roland Marcel avaient pris place sur l’estrade dressée devant la mairie MM. Durocher, sous-préfet de Saverne; Dresch, recteur de l’université de Strasbourg; Mgr Ruch; les généraux Walsch, Henry et Gullmann, etc. Une plaque fut ensuite apposée sur la façade de l’hôtel de ville pour commémorer à jamais l’union à la France des trois communes de l’ancien comté de Hanau.

Trois villes d’Alsace, Bouxwiller, Ingwiller, Neuwiller, viennent de fêter le tricentenaire de leur réunion à la France. A cette commémoration, le pays tout entier aurait pu participer. Elle est restée locale, mais sa valeur nationale n’en est pas moindre, Au contraire, peut-être. En ce moment surtout, elle prend une signification profonde, qu’il est précieux de souligner.

Les trois cités appartenaient au comté de Hanau, Pour, se protéger des ravages de la guerre entre la ligue protestante et l’armée impériale de Wallenstein, le comte Philippe Wolfgang de Hanau-Lichtenberg, qui résidait à Bouxwiller, demanda la protection de Richelieu. Par les soins du grand cardinal, le colonel de La Bloquerie occupa, vers, la fin de 1633, avec 4,000 hommes, les trois villes. Ce fut le prélude de la réunion de l’Alsace à sa patrie naturelle. Les gens de Bouxwiller, de Neuwiller, d’Ingwiller en restent fiers. Leurs ancêtres donnèrent le signal, et ils ne veulent pas que ce geste, si gros de conséquences, passe inaperçu. D’eux-mêmes ils ont organisé ces fêtes émouvantes, ces cortèges des provinces françaises, symbole de l’unité indestructible de la nation. Il convient de le noter avec soin, cette fête du souvenir est sortie pour ainsi dire du terroir, sans intervention officielle même, et sans que l’on s’érigeât à en faire une réponse aux manifestations racistes d’outre-Rhin, auxquelles on s’est plu, à diverses reprises, et pas seulement sous le régime hitlérien, à associer de prétendus représentants de nos provinces, recouvrées. On n’a nullement songé à riposter à un tel mensonge, assez évident en lui-même. Les fêtes actuelles n’ont pas d’arrière-pensées. Elles sont d’une sincérité profonde, sans une ombre de politique. Elles restent simples comme les cœurs de ceux qui y participent. Elles disent seulement que l’union qui a été scellée il y a trois siècles ne sera plus jamais rompue et même qu’elle ne le fut jamais, malgré la violence.

Mais laissons les détails historiques. L’intégration de l’Alsace à la France ne fut pas, en vérité, une conquête, mais, considérée de plus haut, une inclination naturelle vers la nation déjà presque entièrement forgée d’une partie de territoire qui lui revenait de fait et de droit, et qui n’en était détachée qu’artificiellement. Sans l’Alsace, la France jadis était incomplète, et maintenant, sans l’Alsace, la France ne pourrait être que mutilée. Avant la réunion à la France, l’Alsace n’était pas elle-même et ne pourrait hors du cadre français être elle-même…

Au cours de la pittoresque cérémonie commémorative qui s’est déroulée, hier, à Bouxwiller, et où l’on vit défiler, dans les rues de la petite ville alsacienne les soldats du roi de France et du maréchal duc de La Force, M. Roland Marcel, préfet du Bas-Rhin, a, nous l’avons dit, prononcé un discours et évoqué les leçons de l’histoire.

Ayant retracé les épisodes, du rattachement de l’Alsace à la France, de l’appel à la protection de Louis XIII et le clair génie de Richelieu, M. Roland Marcel tira ainsi les leçons de. ces fêtes du tricentenaire

Un tel récit démontre péremptoirement que nos rois et leurs ministres n’usèrent d’aucune violence contre vos aînés lorsqu’ils les ramenèrent au sein d’une patrie dont vos plus lointains parents faisaient déjà partie, lors des hautes époques de notre histoire. Des cris de détresse leur parvinrent et ils surent les entendre pour faire renaître très vite sur votre sol la paix, le labeur fécond et la prospérité.

En créant la province d’Alsace, Louis XIV donna le premier à vos ancêtres le sens de l’unité tant régionale que nationale. La Révolution acheva son œuvre, car elle mit un terme à tous les morcellements féodaux, supprima les injustes différences administratives, judiciaires et autres, créa des départements qui subsistent depuis près de cent cinquante ans et, ici comme sur l’ensemble du sol français, fit prévaloir un nouvel, idéal, fondé sur des lois issues de la seule volonté populaire.

Seule conception politique qui puisse être admise par les démocrates que vous avez su rester depuis le moyen-âge et dont les gloires du premier Empire, à jamais vivantes dans vos cœurs, ne, sauraient vous voler ni la noblesse, ni la grandeur.

Vous reconnaîtrez avec moi que tel le passé, l’époque moderne nous aura imposé des épreuves communes qui nous rapprochent étroitement. La cérémonie d’aujourd’hui nous permet, mieux qu’aucune autre, de prendre leur mesure. Une fois encore, après une absence douloureuse, nous nous sommes retrouvés. Nous nous sommes reconnus et nous avons dû nous comprendre comme des parents très proches trop longtemps séparés. Les heurts étaient inévitables. Mais dans l’unité rétablie des forces nationales, nous savons que nous nous aimons chaque jour davantage, car nous avons subi ensemble de difficiles expériences à jamais profitables, puisque l’affection existe entre nous qui les libère de toute vaine amertume.

N’écoutez donc pas la voix de ceux qui cherchent ici â nous isoler de la nation. Ils ne mettent au service de leur doctrine périmée qu’une ambition coupable ou de suspects intérêts. En excitant des espérances, et des convoitises étrangères, Ils ne peuvent que menacer la paix dont le faisceau des énergies françaises, vous garantit seul depuis quinze ans les avantages, ainsi, qu’il advint jadis pour vos pères sauf en de rares intervalles, durant près de trois siècles.

Regardez plutôt du côté des hommes qui, à l’exemple de M. le .président Edouard Daladier, demandent aux français de se tourner vers, l’avenir avec toute leur volonté pour que leur patrie rajeunisse au contact d’un monde nouveau, sans rien perdre de ses traditions, sans rien renier de ses gloires, mais en adaptant son génie, à toutes les dures nécessités de la vie contemporaine.

Ajoutons que le succès des fêtes populaires de Bouxwiller a été, hier, tel, en dépit de la pluie, que les communes d’Ingwiller et de Neuwiller ont spontanément décidé d’en organiser de semblables à bref délai.

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