1918 : Les Alsaciens «Boches ou frères retrouvés» ?

Boche est une insulte raciste s’adressant encore aujourd’hui aux populations germaniques, Alsaciens et Mosellans compris. Entre le traité de Frankfurt / Francfort de 1871 et l’Armistice de 1918, les communiqués officiels et la presse française parlaient des Alsaciens comme des frères vivant sous la botte prussienne. Par contre les Allemands étaient traités de Boches.

Pour les aviateurs français bombardant l’Alsace, ses habitants sont des Boches vivant en Bochie, leurs journaux de guerre en témoignent.

Les Alsaciens vivant en France étaient stigmatisés, ils se faisaient régulièrement traiter de Boches, par la population, en raison de leur accent et de leur patronymes.

Le journal « L’Alsacien-Lorrain de Paris » dénonce les nombreuses insultes racistes proférées envers les Alsaciens-Lorrains par leurs voisins et leurs collègues de travail.

« L’Alsacien-Lorrain annonce que le garde des sceaux de France vient de lancer une circulaire ordonnant aux procureurs généraux de faire poursuivre par le ministère public tous les cas où les Alsaciens, sans faute de leur part, seraient traités de « boches ».

Helmer a fait une proposition de loi permettant de franciser tous les patronymes germaniques des Alsaciens et des Mosellans.

Lors de la visite présidentielle à Straßburg, Raymond Poincaré et le général Clemenceau sont invités par le gouvernement déchu d’Alsace-Lorraine. Monsieur Clemenceau déclare : « Ces boches, je ne les salue pas »

Durant l’occupation militaire de l’Alsace par l’armée française, des bagarres éclatent régulièrement entre des Alsaciens et des Poilus qui les traitent de Boches. La police militaire est sans cesse obligée d’intervenir pour séparer les belligérants et embarquer les Poilus.

« Des articles de la presse alsacienne relatent des incidents regrettables qui se produisent assez fréquemment. Des altercations ayant eu lieu entre civils et militaires, ces derniers traitent les autres de « Boches ». Il faut que cette pratique cesse.
Des théories seront faites aux soldats dans toutes les unités. Elles leur feront comprendre que beaucoup d’Alsaciens ou Lorrains, parfaitement Français, ne peuvent encore s’exprimer qu’en allemand, seule langue qu’ils aient apprise et qui leur était imposée. Il sera démontré combien l’épithète « Boche » employée à tort et à travers, constitue une injure grave et injuste pour ces Français qui ne sont pas responsables de ce que nous ayons mis 47 ans pour les délivrer. »
Le général commandant supérieur du territoire d’Alsace est décidé à prononcer les sanctions les plus sévère contre les militaires qui se rendraient coupables de pareils manquements.

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