En novembre 1914, la France invente le bombardier en équipant d’obus ses premiers avions. Elle sera suivie par les autres belligérants. C’est le début de la guerre moderne. Durant tout le conflit les cités rhénanes et leurs habitants seront régulièrement bombardés par l’aviation française. Comme les autres villes, Colmar, subira de nombreux raids meurtriers. Des dizaines de bâtiments civils sont endommagés ou détruits. Ces épisodes peu glorieux sont passés sous silence. Les brefs communiqués du « Journal officiel » (Jorf) repris par la presse française ne mentionnent que les attaques des aérodromes, des casernes et des gares. Seuls les journalistes de la presse alsacienne, badoise et suisse relatent en détails les bombardements. Les textes originaux rédigés en allemand sont traduits en français.
Colmar est bombardé pour la première fois les 15 et 16 mars 1915, les aviateurs auraient confondu école et caserne, plusieurs habitants sont blessés. Pour semer la peur, il est plus efficace et moins dangereux de s’en prendre aux civils qu’aux militaires. Le prétendu amour de la France pour l’Alsace et ses habitants ne correspond pas à la réalité des faits.

Cette image veut faire croire que les Alsaciens acclament les aviateurs français traversant l’Alsace pour aller bombarder les villes d’outre-Rhin. Durant toute la guerre, la plaine rhénane est sillonnée par des escadrilles françaises qui ne font aucune différence entre les villes badoises et alsaciennes. Les populations sont terrorisées par survols d’avions qui les prennent régulièrement pour cibles.
15 mars 1915 : Premier bombardement de Colmar
Gestern Nachmittag erschien ein feindlicher Flieger über der Stadt und warf 3 Bomben ab. Eine Frau und drei Kinder wurden verletzt, die sofort nach dem Militärlazarett gebracht wurden. Außerden wurden die Fensterscheiben der Firma Ab der Haltden zertrümmert. Die sofort aufgenommene Verfolgung durch deutsche Flieger verhinderten ihn, weiteren Schaden anzurichten. (Freie Press 16.03.1915)
Hier après-midi, un avion ennemi est apparu au-dessus de la ville et a lâché 3 bombes. Une femme et trois enfants ont été blessés et immédiatement transportés à l’hôpital militaire. En outre, les vitres de l’entreprise « Ab der Haltden » ont été brisées. La poursuite immédiate par l’aviation allemande l’a empêché de causer d’autres dégâts.

16 mars 1915 : Second bombardement de Colmar
Heute nachmittag zwischen 3 und 4 Uhr Flogen feindische Flieger über unsere Stadt und warfen Bomben herunter. Eine fiel in die höhere Mädchenschule der Rappolzweiler Schwestern und traft die danebenenliegenden große Knabenschuhle. Es wurden nur Fensterscheiben zertrümmert. Eine zweite Bombe plazte auf der Straßburger Straße und verlezte meherere Personnen, die in das Spital verbracht werden mußten. Offenbar waren die Bomben dem in der Nähe liegenden Flugplatz und der neuen Jägerkaserne zugedacht. (EK-18.03.1915)
Cet après-midi entre 3 et 4 heures, des avions ennemis ont survolé notre ville et ont lâché des bombes. L’une d’entre elles est tombée sur l’école supérieure de jeunes filles des sœurs de Rappolzweiler et a touché la grande école de garçons qui se trouvait à côté. Seules les vitres ont été brisées. Une deuxième bombe a explosé dans la rue de Straßburg et a blessé plusieurs personnes qui ont dû être transportées à l’hôpital. Apparemment, les bombes étaient destinées à l’aérodrome situé à proximité et à la nouvelle caserne de chasseurs.
***Un de nos aviateurs a bombardé les casernes de Colmar. (Jorf-18.03.1915)***

Le rédacteur du « Petit Journal » confond les casernes de Colmar. Celle située près de la gare abrite le 171 ème régiment d’infanterie. Contrairement à ce qu’il raconte, la caserne est entourée de nombreux immeubles d’habitation et de villas construits à la même époque. La Jägerkaserne se trouve près du terrain d’aviation, à la sortie nord de la ville en direction de Straßburg.
« C’est évidemment de la caserne de chasseurs à pied mecklembourgeois (jaeger) qu’il s’agit. Elle a été construite par les Allemands, à la sortie ouest de la ville, sur la route Colmar-Munster-La Schlucht-Gérardmer, devant la station du tramway de Wintzenheim, à 150 mètres de la gare de voyageurs, loin de toute habitation civile. Nos avions n’ont donc porté préjudice à aucun Alsacien ; ils ont détruit des bâtiments allemands. Ils ont ménagé, par respect pour nos prédécesseurs, la caserne de cavalerie, construite vers le milieu du XIXe siècle, au nord de Colmar, par le génie militaire français, qui, encore en 1870, passait pour l’une des plus belles de la France. Jeudi, c’est le marché hebdomadaire de Colmar, où affluent tous les paysans de la région. A l’heure où paraîtront ces lignes, 18 mars, ils admireront l’œuvre de nos aviateurs. Quelle joie intime dans tous ces cœurs alsaciens. J’ai le bonheur de ne pas être obligé de cacher la mienne ; je la laisse déborder en public. Bravo, bravissimo, aviateurs ! A quand la destruction de la caserne Manteuffel, à, Strasbourg ? — Paul Muller ». (Petit Journal Paris 18.03.1915)
20 avril 1915 : Survol de Colmar par des avions ennemis
Feindlische Flieger : Vorgestern Nachmittag um 12 1/2 Uhr erschienen über dem westlischen Stadtteil in ziemlich beträchtlichter höhe zwei feindlische Flieger. Sie kamen aus nord-westlicher Richtung und wurdenheftig beschossen, jedoch erfolglos, weil sie sich allzuhoch bewegten. Ohne irgendwelchen Schaden angerichtet zu haben, verschwanden sie in westlicher Richtung über das Münsterthal. (EK 22.04.1915)
Avions ennemis : Avant-hier après-midi, vers 12.30 h, deux avions ennemis sont apparus à une altitude assez élevée au-dessus du quartier ouest de la ville. Ils venaient du nord-ouest et ont été violemment bombardés, mais sans succès, car ils se déplaçaient trop haut. Ils ont disparu en direction de l’ouest au-dessus de la vallée de Münster sans avoir causé de dommages.
5 mai 1915 : Bombardement de Metzeral

22 mai 1915 : Précautions contre les bombardements nocturnes
Les précautions contre les bombardements nocturnes ont encore été renforcés en Alsace, car le clair de lune favorise les raids nocturnes. Dès 10 heures du soir, aucune lumière ne doit être visible dans les villes et villages sous peine d’amendes ou de prison (JDG 22.05.1915)
8 mai 1915 : Bombardement de la vallée de Münster
L’aviation française largue une vingtaine d’obus au fond de la vallée afin d’en chasser les habitants.
16 juin 1915 : Guerre de propagande
Suivant les journaux bâlois, des aviateurs français ont jeté mercredi matin des proclamations portant les mots : « Alsaciens, l’Italie collabore à l’écrasement de l’Allemagne. Vive la France! Vive l’Alsace! » Mercredi matin, des aviateurs ont fait leur apparition sur Habsheim, où trois bombes ont été lancées sans résultat, sur Altkirch, Guebwiller et Colmar. (GDL 18.06.1915)
20 juin 1915 : Raid d’avions au-dessus de la vallée de Münster
Bâle, 21 juin. Dimanche matin, des aviateurs français ont longtemps plané sur Colmar, surveillant spécialement la gare et le chemin de fer de Colmar à Munster. Vivement canonnés, ils ont disparu vers le nord sans étendre leur reconnaissance jusqu’à Strasbourg. (JDG 22.06.1915)
24 juin 1915 : Bombardement de Münster
C’est de là qu’ils bombardent Munster, localité très industrielle, comptant 6000 habitants. D’une distance de 6 à 7 km, ils ont notamment réussi à détruire la gare et à faire sauter un dépôt de munitions. La population de Munster, quand les obus sont tombés sur la gare, a comme bien on pense, manifesté une grande frayeur. Elle s’imagine que les Français vont détruire systématiquement, toutes, ses habitations et ses filatures, dont plusieurs sont très connues. (GDL 24.06.1915)
20 juillet 1915 : Bombardement de Münster
La ville est bombardée par deux fois. Un avion ennemi est abattu.
20 juillet 1915 : Bombardement de la gare de Colmar
Feindlische Flieger über Colmar – Heute Vormittag 6,15 Uhr kamen aus südlicher Richtung 5 feindlische Flugzeuge nach unsere stadt und warfen auf den Güterbanhof fünf und auf den südlichen Stadtteil acht Bomben. Von diesen sind bloß vier explodiert und haben ganz unbedeutenden Sachschaden verursacht. Die Bomben fielen auf unbebaute Grundstücke. Personnen sind nicht verlezt worden. Ein lebhaftes Feuer nötigte die Luftpiloten, den Schauplatz ihrer heldentaten eiligst zu verlassen. (Straßburger Post 20.07.1915)
Des avions ennemis au-dessus de Colmar – Ce matin, à 6h15, cinq avions ennemis sont arrivés dans notre ville en provenance du sud et ont lâché cinq bombes sur la gare de marchandises et huit sur le quartier sud de la ville. Seules quatre d’entre elles ont explosé, causant des dégâts matériels tout à fait insignifiants. Les bombes sont tombées sur des terrains non bâtis. Aucune personne n’a été blessée. Un feu nourri a contraint les pilotes à quitter précipitamment la scène de leurs exploits.
21 juillet 1915 : Bombardement de la gare de Colmar
Deux avions ont bombardé de nouveau hier après midi la gare de Colmar. Quatre obus de 155 et quatre obus de 90 sont tombés sur les voies. (JDG 22.07.1915)
***Une escadrille de six avions a bombardé ce matin la gare de Colmar. Huit obus de 155 et huit obus de 90 ont été lancés à la grande gare et à la gare de marchandises. Aucun obus n’est tombé sur la ville. Nos appareils sont rentrés indemnes. (Jorf 21.07.1915)***
22 juillet 1915 : Bombardement de la gare de Colmar
Heute Nachmittag nach 7 Uhr erschienen wieder drei feindlische Flieger über den nordlich Stadtteil. Sie kamen aus der Richtung Rufach und warfen in der Nähe des Güterbanhofs vier Bomben ab. Der 46 Jahr alte Führmann Josef Glaß von der Straßburger Speditiongesellschaft, der sich in die Wirtschaft Dierstein beim Güterbanhof begeben wollte, wurde kurtz vor der Eingangstür von einem Bombensplitter in den Hals getroffen und sofort getötet. Der Milchfrau des Milchhändlers Kaiser wurde ein Arm teilweise abgeschlagen und die Richte des Gastwirt zum neuen Bahnhof und zwei andere fielen in einen Garten neben der elektrischen Lichtanlage des Bahnhofs ; diese haben seinen Schaden verursacht. Es feßtesofort ein heftiges Schrappnellfeuer ein gegen die Flieger, die alsbald nach Süden zuruckfehrten und von zwei deutschen Kampfflugzeugen bis zur Grenze vervolgt wurden. (EK 22.07.1915)
Cet après-midi après 7 heures, trois avions ennemis sont à nouveau apparus au-dessus du quartier nord de la ville. Ils venaient de la direction de Rufach et ont lâché quatre bombes à proximité de la gare de marchandises. Josef Glaß, un conducteur de 46 ans de la société d’expédition strasbourgeoise, qui voulait se rendre au restaurant Dierstein près de la gare de marchandises, a été touché à la gorge par un éclat de bombe juste avant la porte d’entrée et a été tué sur le coup. La laitière du marchand de lait Kaiser a eu un bras partiellement coupé et le bras de l’aubergiste de la nouvelle gare et deux autres sont tombés dans un jardin près de l’installation électrique de la gare, ce qui a causé ses dommages. Un feu nourri de tirs croisés s’est ensuite déclenché contre les aviateurs, qui sont aussitôt repartis vers le sud et ont été repoussés jusqu’à la frontière par deux avions de combat allemands.
***Deux avions ont hier après-midi bombardé de nouveau la gare de Colmar. Quatre obus de 155 et quatre obus de 90 sont tombés sur les voies. (Jorf 22.07.1915)***
30 juillet 1915 : Bombardement de Münster
Au cours du bombardement de Munster, en Alsace, un Suisse, M. Henri Meister, originaire de Zurich, qui depuis vingt ans fonctionnait comme prédicateur évangélique à Munster, a été atteint à la tête et tué par un obus le 30 juillet dans sa maison. Le pasteur Meister était resté fidèlement auprès de ses paroissiens malgré les combats. (GDL 6.08.1915)
3 septembre 1915 : Bombardement de Münster
D’après la National Zeitung, après l’évacuation de Munster par la population civile, le bombardement de la ville a continué. Dans la nuit du 3 au 4 septembre, quatorze maisons auraient été la proie des flammes, et l’église aurait été atteinte. (JDG 9.09.1915)
10 septembre 1915 : Évacuation de la vallée de Münster
L’exode des fugitifs de la vallée de Munster continue toujours. Vendredi dernier, un convoi composé principalement de femmes et d’enfants a été dirigé sur Haguenau, où les malheureux trouveront un asile chez les agriculteurs de la contrée. (GDL 13.09.1915)
22 février 1916 : Violents combats aériens
(De notre correspondant particulier) Bâle, 23 février. 1916
Lundi, dans la matinée, Mulhouse était alarmée ; une escadrille d’une vingtaine d’aéroplanes survolait la ville. Bientôt, violemment canonnée, elle partit vers l’est, mais les canons placés dans la forêt de la Hardt l’arrêtèrent. Elle infléchit sa route vers le nord contre Colmar, où l’artillerie entra aussi en activité ; on entendit l’explosion de plusieurs bombes, mais elles doivent être tombées en pleins champs. (GDL 23.02.1916)
15 juin 1916 : Bombardement de Logelbach
2 juillet 1916 : Attaque aérienne
Berlin, 22 juillet 1916 : Dans un combat aérien au-dessus de la vallée de Munster, trois aviateurs allemands mirent en fuite trois aviateurs ennemis et forcèrent deux d’entre eux à atterrir dans la forêt de Thann. GDL 28.01.1916)
16 septembre 1916 : Raids d’avions français sur l’Allemagne
Berlin, 19 septembre. (Officiel.) Le 16 septembre, nos adversaires ont effectué plusieurs attaques aériennes contre l’Allemagne du Sud. Ils ont attaqué Stuttgart, Tübingen, Freudenstadt, Oberndorf. St-Ingbert, Saarbrücken et Colmar. Près de Stuttgart, un soldat a été légèrement blessé. A Freudenstadt et à Colmar, des immeubles ont été endommagés. Toutes les autres attaques n’ont causé ni .perte en tués et blessés ni dommages. Trois des avions ennemis ont été abattus sur territoire allemand. (JDG 20.09.1916)
12 octobre 1916 : Bombardement de la Jägerkaserne au nord de la ville

2 février 1917 : Bombardement de l’aérodrome de Colmar
***Dans la nuit du 2 au 3 février et dans la nuit du 4 au 5 février, nos escadrilles ont bombardé le champ d’aviation de Colmar (Alsace) (Jorf 6.02.1917)***
11 février 1917 : Bombardement de la caserne d’infanterie et de l’ aérodrome de Colmar
***Le terrain d’aviation de Colmar a été bombardé. Jorf 12.02.1917)***
14 février 1917 : Bombardement de l’aérodrome de Colmar
***Dans la journée du 14 et la nuit du 14 au 15 nos escadrilles ont bombardé avec succès le terrain d’aviation de Colmar. (Jorf 16.02.1917)***
24 février 1917 : Ordre de sécurité de l’armée
Achtung ! Unter Hinweis auf Art. 1 der Bevordnung der Armeeabteilung Gäde vom 21 April 1916, wonach in Gebäuden jeder art Licht nur bei abgeblendeten Fenstern gebrannt werden darf und jede Außenbeleuchtigung eines Haufes verboten ist, werden die Hausbesitzer und Wohnungsinhaber so wie die übringen verantwortlichen Personnen nach drücklich auf ihre Pflicht, alle Fenster vestlos abzublenden hingewiesen. Zuwiederhandlungen werden beanzeigt und soweit nicht schärfere Strasbestimungen Platz greifen, mit Gefängnis bis zu einem Fahrt oder bei milderen Umständen mit Geldstrafe bis zu 1500 M bestraft.
Attention ! En référence à l’art. 1 de l’ordonnance de la division de l’armée du 21 avril 1916, selon laquelle la lumière ne peut être allumée dans les bâtiments de toute nature que si les fenêtres sont éteintes et tout éclairage extérieur d’un tas est interdit, les propriétaires de maisons et d’appartements ainsi que les autres personnes responsables sont expressément informés de leur obligation d’éteindre toutes les fenêtres sans laisser de traces. Les contrevenants seront dénoncés et, dans la mesure où des dispositions plus sévères ne sont pas applicables, punis d’une peine d’emprisonnement pouvant aller jusqu’à un voyage ou, dans des circonstances moins graves, d’une amende pouvant aller jusqu’à 1500 M.
3 mai 1917 : Bombardement du centre de Colmar
9 mai 1917 : Conseils de sécurité de la mairie
Verhalten bei Fliegerangriffen. Das Bürgermeisteramt gibt bekannt : Bei den letzen Fliegerangriffen in Colmar sind an Häusern, in deren Nähe Bomben niedergelegt worden sind, beim Platzen der Bomben durch den Lufftdrud vielfach Schaden dadurch entstanden daß während der Angriffe Fenster und Türen geschlossen gehalten wurden. Es wird daher daraus ausmerklam gemacht, daß bei Fliegerangriffen sofort Fenster und Türen zu öffnen und bei Nachtangriffen die Lichter zu löschen sind. (EK 9.05.1917)
Comportement en cas d’attaques aériennes. La mairie communique : Lors des derniers raids aériens à Colmar, les maisons à proximité desquelles des bombes ont été déposées ont souvent été endommagées par l’éclatement des bombes sous la pression de l’air, car les fenêtres et les portes sont restées fermées pendant les raids. Il est donc impératif d’ouvrir immédiatement les fenêtres et les portes en cas d’attaque aérienne et d’éteindre les lumières en cas d’attaque nocturne.
31 mai 1917 : Bombardement des casernes
5 juin 1917 : Bombardement du centre de Colmar
***Parmi les opérations effectuées dans la nuit du 4 au 5 juin, il faut citer le bombardement de l’aérodrome de Colmar. (Jorf 06.06.1917)***
22 juillet 1917 : Bombardement du centre de Colmar
23 juillet 1917 : Escadrille ennemie repoussée
9 feindliche Flieger überflogen gegen 8 Uhr abends in einer beträchtlichen Höh Winzenheim. Von unsern Abwehrkanonen heftig beschossen, kehrten sie auf dem selben Weg wiederum zurück. Ein Trompeter des hier ein quartierten württ. Gebirgsbataillons verkündete vor dem Rathaus durch Signalstösse der Einwohnerschaft die Fliegergefahr. In der Tat war das Passieren der Strassen während des Überflugs gefahrvoll. Zahlreiche Stücke derin der Luft platzenden Schrapnellgeschosse fielen auf die Ortschaft nieder ohne glücklicherweise niemand zu verletzen. Während der Schulzeit eintretenden Fliegergefahr werden die Schulklassen sich in den geräumigen Schulkeller im Knabenschulgebäude zurückziehen.
Vers 8 heures du soir, huit avions ennemis ont survolé Winzenheim à une altitude considérable. Ils ont été violemment bombardés par nos canons de défense et sont repartis par le même chemin. Un trompettiste du bataillon de montagne wurtembergeois cantonné ici annonça aux habitants, devant la mairie, le danger des avions par des coups de signal. En effet, le passage dans les rues pendant le survol était dangereux. De nombreux morceaux de shrapnels éclatant en l’air s’abattaient sur la localité sans heureusement blesser personne. Pendant la période scolaire, les classes se retirent dans la vaste cave de l’école de garçons.
27 juillet 1917 : Décès d’un aviateur colmarien
Der Fliegertod starb infolge eines Unfalles der Leutnant Jeslo von Puttkammer, Leutnant in einem badischen Leibtdragonnerregiment. Bei der Ruckher von eonem Fernflug über der feindlichen Front stürzte der Apparat ab ;der junge Beobachtungoffizier war sofort tot. Der Verunglückte war der einzige Sohn des früheren Bezirkspräsidenten von Ober-Elsaß. Die Mittschühler vom Lyceum werden dem früh dahingerafften Kameraden in sympatischer Erinerung behalten. Ehre seinem Andenken ! (EK 27.07.1917)
Le lieutenant Jeslo von Puttkammer, lieutenant dans un régiment badois de dragons est mort en vol à la suite d’un accident. Lors du retour d’un vol à longue distance au-dessus du front ennemi, l’appareil s’est écrasé et le jeune officier d’observation est mort sur le coup. L’accidenté était le fils unique de l’ancien président du district de Haute-Alsace. Les camarades lycéens garderont un souvenir sympathique de leur camarade prématurément emporté. Honneur à sa mémoire !
5 au 22 août 1917 : Bombardements de Colmar


5 août 1917 : Bombardement du centre de Colmar
6 août 1917 : Bombardement du quartier impérial de Colmar
8 août 1917 : Bombardement du centre de Colmar
Wieder kreisten 3 feindliche Flieger über Colmar und warfen Bomben ab. Nebst dem starkbeschädigten Volksbad sind auch einige Menschen opfer zu beklagen. Gegen 2 Uhr surrten sie über Winzenheim, von den Abwehrkanonen erfolglos beschossen, in die feindlichen Linien zurück.
Trois avions ennemis tournent à nouveau au-dessus de Colmar et larguent des bombes. Outre les bains municipaux fortement endommagés, on déplore également quelques victimes humaines. Vers 2 heures, ils ronronnent au-dessus de Winzenheim, pilonnés sans succès par les canons de défense, et regagnent les lignes ennemies.



8 août 1917 : Communiqué français
Le communiqué officiel ne parle pas du bombardement du vieux Colmar.
Dans la journée du 8, malgré le mauvais temps, qui rendait leur mission particulièrement difficile, nos escadrilles ont effectué de nombreuses sorties et bombardé les terrains, d’aviation de Colmar et de Habsheim. Tous; nos objectifs: ont été atteints. (JDG 10.08.1917)
9 août 1917 : Bombardement du centre de Colmar
On mande de Colmar aux journaux bâlois que le 9 août vers midi la ville a été bombardée par des avions français. Six personnes (trois femmes, deux hommes et un enfant) ont été tuées. Les aviateurs français ont été chassés par une escadrille de combat allemande qui a abattu deux avions français à proximité de la ville. (GDL 18.08.1917)

11 août 1917 : Bombardement du nord de la ville
Wiederholter Fliegerbesuch in Colmar. Sie kehrten zwischen 5 u. 6 Uhr abends nach erfolgreichem Bombenabwurf auf die Jägerkaserne zurück.
Nouvelle visite d’avions à Colmar. Ils sont rentrés entre 5 et 6 heures du soir après avoir réussi à bombarder la caserne des chasseurs.
***Dans la journée du 11 août, le terrain d’aviation de Colmar a reçu également de nombreux projectiles. (Jorf 13.08.1917)***
11 août 1917 : Funérailles des victimes des bombardements
Die Beerdigung der drei unglücklichen Opfer des Fliegerangriffs auf die Stadt Colmar vom letzten Mittwoch fand am Samstag Vormittag statt. Die Leichen der Bedauernswerten waren im Spital aufgebahrt, von wo sie zur St. Martinskirche geleitet wurden. Unter den vielen Leidtragenden befanden sich der Etappenkommandant Fürst zu Löwenstein und sein Adjudant, Burgmeister Diefenbach, Beigeordneter Engel. Auch die Pfarrgeistlichkeit beider Pfarreieien war vertreten. Das feierliche Seelenamt für die Bestorbenen celebrierte Stadtpfarrer Hattenberger. Im feindlichen Bericht war über den Bombenabwurf die freche Bemerkung zu lesen, er habe dem Flugplatz gegolten und habe sein Ziel erreicht ! Welche Ziel die in dem bevölkertsten Teil unserer Stadt in der Umgegend des Theaters in denen frieliche Colmarer Bürger jäh dahingerafft ruhen, die beklagenswerten Opfer unfinniger Kriegsmethoden in diesem entfetzlichsten aller Kriege. Sie mögen in Gottes Frieden ruhen ! Ehre ihrem Andenken. (EK 13.08.1917)
Les funérailles des trois malheureuses victimes de l’attaque aérienne de mercredi dernier (6 août) sur la ville de Colmar ont eu lieu samedi matin. Les corps des malheureux ont été déposés à l’hôpital, d’où ils ont été conduits à l’église Saint-Martin. Parmi les nombreuses personnes qui ont souffert se trouvaient le commandant de l’étape, le prince zu Löwenstein, et son aide de camp, le Burgmeister Diefenbach, l’adjoint Engel. Le clergé des deux paroisses était également représenté. L’office solennel pour les défunts a été célébré par le curé de la ville, M. Hattenberger. Dans le rapport de l’ennemi, on peut lire la remarque impertinente que la bombe était destinée à l’aérodrome et qu’elle a atteint son but ! Quel but pour ceux qui reposent dans la partie la plus peuplée de notre ville, dans les environs du théâtre, dans lesquels de paisibles citoyens colmariens ont été emportés, les lamentables victimes de méthodes de guerre insensées dans cette guerre la plus infâme de toutes. Qu’ils reposent dans la paix de Dieu ! Honneur à leur mémoire.

12 août 1917 : Bombardement de Colmar
Feindliche Flieger haben sich erneut Colmar als Ziel gesetzt. Sie scheinen es auf das Proviantamt abgesehen zu haben.
Des avions ennemis ont à nouveau pris Colmar pour cible. Ils semblent s’être attaqués aux services de ravitaillement. (En réalité, La villa Stössel abritant l’état-major est bombardée).
14 août 1917 : Bombardement de Colmar
La ville a été bombardée par des avions français. Six personnes (trois femmes, deux hommes et un enfant) ont été tuées. Les aviateurs français ont été chassés par une escadrille de combat allemande qui a abattu deux avions français à proximité de la ville. (GDL 16.08.1917)
17 août 1917 : Nouveau bombardement de Colmar
Gegen 11 Uhr nachts versetzte heftige Schiesserei der umstehenden Abwehrkanonen die ganze Einwohnerschaft in grosse Aufregung. Ein feindliches Fluggeschwader das eben Freiburg u. Breisach mit Bomben gelegt hat, war entdeckt. Scheinwerfer erhellten den nächtlichen Himmel. Gross u. klein kam mit dem blossen Schrecken davon. Ein französischer Fliegerleutnant soll in Kientzheim gelandet u. und als Gefangener durch Colmar geführt worden sein.
Vers 11 heures du soir une violente fusillade des canons de défense environnants a mis toute la population en émoi. Une escadrille aérienne ennemie, qui venait de bombarder Fribourg et Breisach, avait été repérée. Des projecteurs illuminaient le ciel nocturne. Petits et grands s’en sont tirés avec une simple frayeur. Un lieutenant d’aviation français aurait atterri à Kientzheim et emprisonné à Colmar. Vers 11 heures du soir une violente fusillade des canons de défense environnants a mis toute la population en émoi. Une escadrille aérienne ennemie, qui venait de bombarder Fribourg et Breisach, avait été repérée. Des projecteurs illuminaient le ciel nocturne. Petits et grands s’en sont tirés avec une simple frayeur. Un lieutenant d’aviation français aurait atterri à Kientzheim et emprisonné à Colmar.

Les « Chevaliers du ciel » sont un mythe entretenu par les Romans nationaux. Les aviateurs n’hésitent pas à tuer des civils pour venger leurs camarades morts au combat. L’adjudant Maneval, pilote de bombardier, héros français témoigne :
«17 août : Une journée de plus de passée, une journée de réel mauvais temps, nuages, brume et grand vent du sud-ouest. Malgré tout, vers les treize heures le pilote Sarazin et le mitrailleur François partaient sur Sopwith pour aller mitrailler à bout portant des batteries contre avions qui se trouvent dans la forêt du Nonnenbruck, à l’ouest de Mulhouse. Une heure et demie après leur départ, un coup de téléphone nous apprenait qu’ils venaient de descendre en miettes, touchés par un obus. Malgré le mauvais temps, vers les cinq heures et demie, ne voulant pas laisser le groupe sur cette pénible impression, nous partions de nouveau sur monoplace anglais pour Fribourg, de l’autre côté du Rhin. Les nuages, la nuit et surtout un vent violent nous obligeaient à nous délester sur Colmar, heureux cependant d’avoir pu venger la mort de nos pauvres camarades ».
8 au 20 août 1917 : Bombardement et activité de l’aviation française
Quant à l’activité aérienne, aucun jour de la semaine ne s’est écoulé sans que les escadrilles françaises attaquassent Mülheim, Fribourg et Karlsruhe, ou Mulhouse, Colmar et Strasbourg. Les trois villes badoises ont été alarmées vendredi, samedi et dimanche. Le raid de Fribourg n’a causé, assurent les Basler Nachrichten, à côté des dégâts matériels à trois bâtiments, que des blessures légères à six personnes. A Colmar, par contre, il y a eu des tués et une vingtaine de blessés. Au cours de ces diverses attaques aériennes, les assaillants n’auraient perdu que deux appareils : l’un qui s’est écrasé sur le sol entre Hartheim et Bremgarten, l’autre qui a dû atterrir près de Munzingen et dont les passagers ont été faits prisonniers. (JDG 22.08.1917)
22 août 1917 : Bombardements en plaine du Rhin
***Au cours de la journée du 22 août, nos escadrilles ont bombardé les gares de Fribourg-en-Brisgau et les terrains d’aviation de Colmar et de Schlettstadt. (Jorf 24.08.1917)***
10 septembre 1917 : Conseils de sécurité
Beim Fliegerangriffen gilt es vor allem, nicht die Ruhe zu verlieren, sondern rasch und besonnen den von den Behörden für Diesen Fall getroffen Bestimmungen nachtzukommen. Die Hauptgefahr der Fliegerbomben besteht in ihren zahlreichen, messerscharfen Splittern die tötliche Wirtung haben oder zum Mindesten infolge ihrer besonderen Gespaltung gefährliche, schwer heilbare Berletzungen hervorrufen.
Lors d’une attaque aérienne, il s’agit avant tout de ne pas perdre son calme, mais de se conformer rapidement et calmement aux dispositions prises par les autorités pour ce cas. Le danger principal des bombes aériennes réside dans leurs nombreux éclats tranchants comme des rasoirs, qui ont un effet mortel ou qui provoquent au moins des blessures dangereuses et difficilement guérissables en raison de leur fragmentation particulière.
11 septembre 1917 : Bombardement de Colmar
***Nos avions de bombardement ont lancé de nombreux projectiles sur le terrain d’aviation de Colmar (Communiqué français 12.09.1917)***
14 septembre 1917 : Mesures de sécurité en cas d’attaque aérienne
Pour la ville de Colmar, une sirène est installée dans un premier temps à l’école des filles pour prévenir d’un vol d’avions. D’autres sirènes seront installées à la cathédrale et à Logelbach. Le passage de l’aviation est annoncé par des coups de sirène (d’une durée de 2 minutes) donnés par intervalles.
Pour protéger la population des rues, les caves sont signalées comme « protection contre les avions » par des panneaux placés à l’entrée des maisons.
Les propriétaires de maisons sont responsables de ce que les propriétaires des premiers étages (rez-de-chaussée et, à défaut, les propriétaires des étages supérieurs) ferment et maintiennent ouvertes les portes des maisons et des caves désignées comme protection contre les avions dès l’annonce du passage des avions. (Du lever du jour à la tombée de la nuit). Les personnes cherchant un abri doivent être autorisées à entrer.
Il est interdit de rester dans les rues et de se rassembler sur les routes et les places publiques après le passage des avions. Cette interdiction est valable pendant toute la durée du danger, c’est-à-dire jusqu’à l’émission du signal sonore « danger d’aviation passé ».
Dans les bâtiments privés et publics, la lumière ne peut être allumée que si les fenêtres sont occultées. L’occultation doit se faire par la fermeture des volets ou par des rideaux étanches. Il en va de même pour les lucarnes et les cages d’escalier. L’éclairage extérieur est interdit.
16 septembre 1917 : Combat aérien au-dessus de Logelbach
Deux des onze bombardiers français sont abattus par quatre chasseurs de l’escadrille colmarienne. Leurs équipages sont tués.
Die über Colmar abgeschlossenen französischen Flieger. Wie die « Gazette des Ardennes » worin die deutsche Heeresleitung die französischenGefangenen namentlich bekannt gibt, meldet, lauten die Nammen der am 16 September abgeschossenen französischen Flieger, Unterleutnant Paul Lavigne, Adjudantchef Jean Simon, Jean Marquis und Emile Grandry. Alle sind tot und wurden im Colmar begraben. (EK 28.09.1917)
Les aviateurs français abattus au-dessus de Colmar. Comme l’annonce la Gazette des Ardennes, dans laquelle le commandement allemand annonce les noms des prisonniers français, les noms des aviateurs français abattus le 16 septembre sont ceux du sous-lieutenant Paul Lavigne, de l’adjudant-chef Jean Simon, de Jean Marquis et d’Emile Grandry. Tous sont morts et ont été enterrés à Colmar.
Le Mülhauser Tageblatt du 30 septembre annonce que quatre aviateurs français, soit chaque fois le pilote et le bombardier ont été tués au cours du bombardement des établissements militaires de Colmar du 16 septembre. Les quatre infortunés aviateurs ont été enterrés à Colmar. Il s’agit du sous-lieutenant Paul Laviane, de l’a I’adjudant Jean-Simon, de Jean Marquis et Emile Gandry. (GDL 5.10.1917)
16 septembre 1917 : Bombardement du vieux Colmar
Pour venger leurs camarades abattus le matin, la population civile est bombardée par une escadrille de huit avions qui font plusieurs victimes. On dénombre plusieurs maisons détruites en vieille-ville. Au 4 de la rue Wikram, au 3 de la Vieille rue de la Poste, au 12 de la rue des Menuisiers.

16 septembre 1917 : Combat aérien au-dessus de Logelbach
Deux des onze bombardiers français sont abattus par quatre chasseurs de l’escadrille colmarienne. Leurs équipages sont tués.
Die über Colmar abgeschlossenen französischen Flieger. Wie die « Gazette des Ardennes » worin die deutsche Heeresleitung die französischenGefangenen namentlich bekannt gibt, meldet, lauten die Nammen der am 16 September abgeschossenen französischen Flieger, Unterleutnant Paul Lavigne, Adjudantchef Jean Simon, Jean Marquis und Emile Grandry. Alle sind tot und wurden im Colmar begraben. (EK 28.09.1917)
Les aviateurs français abattus au-dessus de Colmar. Comme l’annonce la Gazette des Ardennes, dans laquelle le commandement allemand annonce les noms des prisonniers français, les noms des aviateurs français abattus le 16 septembre sont ceux du sous-lieutenant Paul Lavigne, de l’adjudant-chef Jean Simon, de Jean Marquis et d’Emile Grandry.. Tous sont morts et ont été enterrés à Colmar.
18 septembre 1917 : Hommage à Emilie Comerson tuée lors du bombardement
Den vorgestrigen Fliegerangriffen sind leider zum Bedauern der ganzen Bevölkerung neue Menschenleben zum Opfer gefalen, darunter befindetsich eine in allen Kreisen Colmars best bekannte Persönlichkeit. Fräulein Emilie Comerson. Alle caritativen Bestrebungen uns religiösen Werte verlieren in ihr eine hochherzige Gönnerin. Noch mehr sorgte und kümmerte sie sich um die private Armenpflege. Wer sich an sie wandte, ging nicht mit leeren Händen von ihr. In der Oeffentlichkeit bekleidete sie das Amt eineir Präseltin der Marianischen Kongregation über ein halbes Jahrhundert lang, ferner stand sie dem Paramentenverein vor und sorgte in dieser Stellung in ausgezeichneter uneigennüßieger Weise für die Pfarr und Anstalts-Kirchen Colmars, die armen Gotteshaüser des engeren Heimatlandes und besonders auch für die Millionen. Als langjährige Borsteherin des Arbeiterinnenvereins St. Josephs nahm sie sih auf vorbildliche Art der sozialen, wirtschaflichen und röligiösen Hebung der weiblichen Arbeiterjugend an. Zahllose andere Werke und Vereinigungen wissen von ihrer treuen Hingabe und trefflichen Wohltätigkeitssinns zu berichten. Inner huldigte Sie dem Grudatze : Die linke soll nicht wissen, was die Rechte tat. Die Teilnahme an der tragischen Hingang der Bestorbenen ist deshalb in der Colmerer Bevölkerung eine algemeine. Vor 2 Jahren war sie hierher zurükgekehrt, Nachdem sie das 1 Kriegsjahr im Ausland zugebracht hatte. Mit ihr verschwindet ein Jahrhunderte altes Colmarer Geschlecht, dessen letzte hier ansäffige Bertreterin sie war. Möge Gott ihr als das Gute, das sie uns Colmareren getan hat, im reichstem Watze lohnen und ihr ewige Glück seligkeit schenken. Ihr Andenken wird bei uns ein dauerte sein.
Les bombardements aériens d’avant-hier ont malheureusement coûté la vie à de nouvelles personnes, parmi lesquelles se trouve une personnalité bien connue de tous les habitants de Colmar : Mademoiselle Emilie Comerson. Tous les efforts caritatifs et les valeurs religieuses perdent en elle une bienfaitrice généreuse. Elle s’occupait encore plus de l’assistance privée aux pauvres. Ceux qui s’adressaient à elle ne repartaient pas les mains vides. En public, elle a occupé la fonction de présidente de la Congrégation mariale pendant plus d’un demi-siècle, elle a également présidé l’association des parchemins et s’est occupée de cette manière désintéressée et excellente des églises paroissiales et institutionnelles de Colmar, des pauvres maisons de Dieu de son pays natal et en particulier des millions de personnes. En tant que présidente de longue date de l’association des ouvrières de St. Joseph, elle s’est occupée de manière exemplaire de l’élévation sociale, économique et religieuse de la jeunesse ouvrière féminine. D’innombrables autres œuvres et associations témoignent de son dévouement et de son sens de la charité. A l’intérieur, elle rendait hommage au dicton : « La gauche ne doit pas savoir ce que la droite a fait ». La participation à l’entrée tragique de la défunte est donc générale dans la population de Colmar. Elle était revenue ici il y a deux ans, après avoir passé la première année de la guerre à l’étranger. Avec elle disparaît une famille colmarienne vieille de plusieurs siècles, dont elle était la dernière représentante établie ici. Que Dieu la récompense pour le bien qu’elle a fait aux Colmariens et qu’il lui accorde la félicité éternelle. Son souvenir restera gravé dans nos mémoires.
1er novembre 1917 : Bombes sur la ville de Colmar.
Drei feindliche Flieger überflogen Winzenheim, warfen im Hof des Garnison-Lazaretts in Colmar eine Bombe ab. Ein deutscher Kampfflieger brachte zwischen Wettolsheim u. Egisheim eines der feindl. Flugzeuge zum Absturz. Die Insassen, ein älterer u. jüngerer Franzose, waren tot.
Trois avions ennemis ont survolé Wintzenheim et ont lâché une bombe dans la cour de l’hôpital de la garnison à Colmar. Un avion de combat allemand a abattu un des avions ennemis entre Wettolsheim et Egisheim. L’avion s’est écrasé. Les occupants, un Français âgé et un Français plus jeune, sont morts.
6 décembre 1917 : Bombardement de la ville de Colmar
Trois blessés sont signalés.
10 décembre 1917 : Bombardement du dépôt de munitions de Logelbach
13 décembre 1917 : Bombes sur la ville de Colmar
L’institut viticole et la rue de Türkheim ont été touché.
***Nos avions de bombardement ont effectué diverses opérations, 10.000 kilos de projectiles notamment sur les terrains d’aviation de Colmar. (Jorf 14.12.1917)***
9 décembre 1917 : Aérodrome de Colmar
23 décembre 1917 : Aérodrome de Colmar et dépôt Logelbach
4 et 24 janvier 1918 : Bombardements de la vieille-ville
19 février 1918 : Fliegerangriff / Attaque aérienne
Das Bürgermeisteramt teilt mit : Die Einwohner werden erneut darauf aufmerksam gemacht, daß des Nachts die Fenster der Privatwohnungen gut und sorgfältig abgeblendet sein müssen. Insbesondere muß im Fall eines Fliegerangriffs jedes Licht gelöscht werden. Die Polizei ist angewiesen, jedem unnachsichtlich zur Anzeige zu bringen, welcher vorstehende Anordnung nicht befolgt. (EK 20.02.1918)
La mairie communique : L’attention des habitants est à nouveau attirée sur le fait que la nuit, les fenêtres des habitations privées doivent être bien et soigneusement occultées. En particulier, toute lumière doit être éteinte en cas d’attaque aérienne. La police a reçu l’ordre de dénoncer sans équivoque toute personne qui ne respecterait pas l’ordre précité.
26 février 1918 : Feindliche Fliegerangriffe
In der Nacht von 26. zum 27. 2 wurde die elsässische Bevölkerung wieder durch Bombenabwurf französischer Flieger heimgefucht. Der Feind tötete in Colmar durch 2 Bomben 3 Zuvielpersonnen, eine Ehepaar und eine Frau von 76 Jahren und zerstörte mehrere Häuser. (EK 5.03.1918)
Attaques aériennes ennemies : Dans la nuit du 26 au 27 février, la population alsacienne a de nouveau été touchée par les bombardements de l’aviation française. A Colmar, l’ennemi a tué par 2 bombes, trois personnes, un couple et une femme de 76 ans, et a détruit plusieurs maisons.
13 mars 1918 : Bombardements du vieux Colmar
11 novembre 1918 : Armistice
Les Alsaciens sont heureux que les raids aériens de l’aviation française et la guerre soient enfin terminés. De nombreuses familles sont en deuil. Les trois-quarts des Feldgrauen alsaciens morts à la guerre ont été tués par les Alliés sur le front Ouest. Afin d’éviter toutes manifestations d’hostilité, la plupart des défilés de l’armée française auront lieu avant la démobilisation des soldats alsaciens le premier décembre 1918. Il est difficile de croire que les Alsaciens ont accueilli avec enthousiasme l’armée ennemie après avoir subi de nombreux bombardements.
18 novembre 1918 : Occupation militaire de Colmar
23 novembre 1918 : Communiqué français
***L’occupation successive des localités délivrées de la Lorraine et de l’Alsace s’est Poursuivie aujourd’hui dans un enthousiasme magnifique. A Colmar, notamment, Rentrée solennelle du général de Castelnau s’est effectuée au milieu des acclamations de toute la population, qui a témoigné d’une Manière particulièrement touchante de son attachement à la France. (Jorf 23.11.2018)***

10 décembre 1918 : Visite du Président Poincaré
Après toutes les horreurs subies durant la guerre par les Alsaciens, il est difficile de croire à ce texte de propagande destiné aux Français. Les Alsaciennes germanophones savaient-elles chanter la Marseillaise ?
« Le cortège se forme et se rend place du Champ-de-Mars. Sur tout le parcours, la population ne cesse d’acclamer la France, le Président de la République et M. Clemenceau, et c’est au milieu d’un enthousiasme indescriptible que les présidents arrivent devant la tribune d’honneur. Le spectacle offert par cette immense place au centre de laquelle se dresse, dans un geste fier, la statue du général Rapp, est des plus grandioses. L’allégresse rayonne sur tant de jolis minois qui crient leur amour pour la France en d’infinis cris de joie.
Le Président de la République passe aussitôt la revue des troupes commandées parle général commandant la 20 ème division d’infanterie. Puis le (Président et les personnages officiels prennent place dans la tribune d’honneur et les musiques des deux régiments exécutent la Marseillaise, chantée par toutes les jeunes filles et les jeunes gens costumés à la mode alsacienne. Mais le moment vraiment émouvant de cette belle cérémonie fut celui où, de leurs voix fraîches et émues, ces milliers de jeunes Alsaciennes, transportées d’un élan enthousiaste, entonnèrent le chant de l’Alsace et de la Lorraine sur l’air si prenant de : Vous n’aurez pas l’Alsace et la Lorraine ». (Le Petit Journal 11.12.1918)

En 1922, la Croix de guerre avec palmes sera attribuée à Colmar, en hommage au courage de sa population… bombardée par l’aviation française.