1871/1918 : Mariages (tabous) entre Alsaciens-Lorrains & Vieux-Allemands

L’épuration ethnique de 1918/1919 en Alsace-Lorraine  a eu pour but de rassurer les Français et de museler et mettre au pas la population locale.

Combien y a-t-il eu de mariages mixtes entre 1870 et 1918 et après ? Tabou

Les mariages entre Alsaciens-Lorrains et autres peuples germaniques ont toujours existé, malgré les frontières. Il suffit de consulter les registres paroissiaux et ceux d’État-civil pour s’en rendre compte.

 En 1910, Sur 1 874 000 habitants que compte l’Alsace-Lorraine, 1 500 000 possèdent la nationalité alsacienne-lorraine. Près de 300 000, dont 75 000 militaires, sont citoyens des États confédérés de l’Empire.  

Sont Alsaciens -Lorrains, d’après les règles déterminées par la loi du 1er juin 1870, modifiée par la loi d’introduction au Code civil et par la loi du 22 juillet 1912, non seulement les indigènes et leur descendance, mais encore les Allemands immigrés qui ont fixé leur domicile dans la terre d’Empire et qui y ont été naturalisés, soit par un acte administratif spécial, soit comme conséquence de leur nomination à des fonctions publiques quelconques »

 En 1911, sur 42 500 enfants nés vivants, seuls 30 800 sont de père et mère indigènes (Alsaciens-Lorrains), les autres 12 000, soit 28% sont nés de parents immigrés ou de mariages entre immigrés et indigènes. Les premiers enfants issus de couples mixtes après 1871 sont enregistrés comme Alsaciens-Lorrains.[1]

 En 1913, les Alsaciens-Lorrains issus de couples mixtes seraient au nombre de 400 000. Les nombreuses usines sont des lieux de formation de couples mixtes. Les mariages mixtes perdureront après l’Armistice. Se marier entre catholiques et protestants était mal vu, mais pas entre Alsaciens-Lorrains et Vieux-Allemands.

Après l’Armistice de 1918, la loi du sang remplace la loi du sol.

Les fiches domiciliaires rédigées dans les mairies sont utilisées par la police pour trier les Alsaciens-Lorrains selon leurs origines. Les fiches des Vieux-Allemands sont estampillées d’un coup de tampon : ÉTRANGER

FD RICHTER BERNHARD (2)
FICHE DOMICILIAIRE : elle indique les noms et prénoms des parents et de leurs enfants, les lieux et dates de naissance, les différents domiciles, les professions

 1918-1919 : Épuration ethnique, entre 130 000 et 150 000 Allemands et Alsaciens-Lorrains germanophiles sont expulsés manu-militari.[2] La moitié sont revenus grâce à la pression du président des États-Unis, Wilson.

 A partir de 1920, après enquête policière, un certain nombre de familles allemandes et mixtes sont autorisées à demeurer  en Alsace-Lorraine. Elles se sont fondues dans la population. Les enfants issus de ces couples sont automatiquement enregistrés comme Allemands.

En 1927, devant l’ampleur du nombre d’Allemands peuplant l’Alsace-Lorraine, les enfants issus de couples mixtes sont automatiquement naturalisés français par le décret du 10 août.

Tabou :  La majorité des Alsaciens-Lorrains ont au moins un ancêtre Alt-Deutsch né entre 1870 et 1927, la plupart de leurs ancêtres étaient allemands avant les annexions françaises commencées en 1648 (Traité de Münster/Westphalie).

 [1] M. H. PLAZER, Directeur de l’Office des statistiques d’Alsace-Lorraine.

[2] Bernard WITTMANN : Une épuration ethnique à la française. Alsace-Moselle 1918-1922

4 commentaires

  1. J’habite à Nantes.
    J’ai des origines de couple mixte  » vieux -allemands/ mosellans ». Mon arrière grand-père était militaire allemand (né à Seesen en Basse-Saxe) , mon arrière grand- mère est née à Boulay (Moselle).
    Veufs tous les 2, ils se marièrent en 1891 à Metz. Ils eurent 2 garçons: mon grand-père et mon grand-oncle nés à Metz. Les 2 ont combattu sous l’uniforme allemand en 14/18.
    Mon grand-père est tombé le 21 octobre 1914 dans l’Aisne. Il n’a jamais vu son fils (mon père) et donc pu le reconnaitre, fils qu’il a eu avec ma grand-mère. Je porte donc le nom de ma grand-mère.
    Mon grand oncle est resté allemand jusqu’à sa mort en 1951. Il renouvelait sa carte d’identité allemande au Consulat allemand de Nancy.
    Mon père qui avait une mère mosellane a été réintégré dans la nationalité française. Moi, son fils je devais présenter ce certificat de réintégration lorsque je demandais le renouvellement de ma carte d’identité.
    Une grande partie de ma famille mosellane (pas des allemands) a été expulsée en Allemagne. C’est ainsi que mon grand-père avait des cousins dans le Palatinat et en Bavière….
    Mon arrière grand-père (l’ancien militaire allemand) est décédé allemand en 1937 à Metz. Il a été contremaître à la Manufacture des Tabacs (cigares) de Metz. Il était donc intégré.
    Mon arrière grand-mère est décédée en 1943 à Metz.

  2. Il y a un autre scandale, ce sont toutes ces communes notoirement germanophiles et qui attiraient pour ces raisons des vieux Allemands et qui par un coup de baguette magique (parfois en montant en épingle un incident isolé) deviennent francophiles avec la complicité d’historiens locaux et le silence arrangeant de la population. Là, je ne parle que de la Première Guerre mondiale, la seconde étant trop viscérale pour permettre un traitement qui bousculerait nos croyances en la matière.

  3. eh oui! meme si notre generation a ete francisee a outrance (il est chic…) il me semble evident que les fondements juridiques de l etat d alsace-lorraine demeurent a ce jour et que notre citoyennete decoule de cet etat de droit. je ne considere pas l annexion de 1918 comme legitime et acquise meme un siecle apres.Last unsre schoene Flagge weiter flattern Gott segnet unser schoenes Land!

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