6/08/1870 : Bataille de Wörth

Défaite de Mac-Mahon

L’aile droite des combattants français fut coupée ; un lâche cria : Sauve qui peut ! et bientôt la route trembla sous le pas des chevaux que des milliers de cavaliers lançaient ventre à terre vers la ville de Haguenau. Hussards, cuirassiers, artilleurs, turcos, zouaves, chasseurs à pied, chacun avait sauté sur le premier cheval qu’il avait pu saisir, et la bande tout entière galopait avec fureur, en poussant des cris et en hurlant sur son passage aux populations affolées : «Les Prussiens! les Prussiens !» Quel spectacle horrible que des soldats en fuite!
La triste cohue brûla le pavé des rues de Haguenau et sortit par la porte de Strasbourg. Les uns prirent à travers champs, les autres tombèrent au bord du chemin, quelques-uns poursuivirent leur course folle jusqu’à Strasbourg, où bientôt se répandit la nouvelle : L’armée de Mac-Mahon est battue !
Une indescriptible émotion s’empare aussitôt de la ville et une agitation fiévreuse règne dans les rues. Au même instant débouchent par les faubourgs des convois de blessés provenant de l’affaire de l’avant-veille, de la bataille de Wissembourg, et le spectacle de ces hommes couverts de sang et de boue, ces corps mutilés qu’on transporte à découvert, tout cela achève de répandre sur la ville de Strasbourg un épais voile de deuil. Tout à coup, frayeur nouvelle et agitation plus anxieuse encore.
Un lugubre bruit retentit dans la rue: on bat la générale ! Les boutiques, les maisons se ferment ; les soldats courent vers les casernes ; on croit que l’ennemi est aux portes. Aussitôt des ordres partent dans toutes les directions ; les ponts-levis sont dressés, et à sept heures du soir la ville est complètement fermée. Des centaines d’habitants stationnent hors des murs, criant qu’on leur ouvre, et obtiennent enfin de pouvoir entrer encore.

Gustave Fischbach 1870

La Bataille de Wörth est improprement appelée « Bataille de Reichshoffen »
Une comptine a été écrite, glorifiant cet évènement :
C’était un soir la bataille de Reichshoffen
Il fallait voir les cavaliers charger.
Ils étaient là alignés dans la plaine
Le sabre au clair, le pied à l’étrier
Attention cavaliers, chargez !
Un doigt, deux doigts…

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